Éducation
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - ATL
Ghislain Bernard, directeur de la Commission scolaire de langue française présente des faits au Comité permanent sur l’éducation et la croissance économique. (Photo : J.L.)

Le transport scolaire est une préoccupation quotidienne à la Commission scolaire de langue française.  Six écoles desservant l’ensemble de la province, avec une répartition très éclatée des lieux d’habitation des ayants droit obligent les gestionnaires à «être raisonnables», pour trouver un équilibre entre la réalité et une situation qui serait idéale. 

La Commission scolaire de langue française a profité de sa présence devant le Comité permanent de l’éducation et de la croissance économique pour aborder la question pressante du transport scolaire. 

«De plus en plus, nos élèves sont confrontés à des trajets plus longs et passent beaucoup de temps dans les bus, ce qui peut affecter leur bien-être et leur réussite scolaire. Sur nos 35 lignes de bus, neuf dépassent 75 minutes dans chaque sens, ce qui signifie que 28 de nos élèves passent plus de 2 ½ heures dans le bus chaque jour» se désole le directeur général de la Commission scolaire de langue française (CSLF), Ghislain Bernard. 

La CSLF s’est engagée à faire en sorte que chaque ligne de bus dure une heure ou moins. Actuellement, seuls huit trajets sur 35 durent moins d’une heure. «Nous croyons fermement qu’un trajet de 60 minutes est un objectif raisonnable. Il est important de noter que nos trajets de bus incluent des élèves de tous les niveaux, y compris la maternelle, et que ces horaires reflètent les trajets réguliers vers l’école de français langue première la plus proche, et non des programmes spéciaux», insiste le DG donnant l’exemple des familles de Wood Island qui, en ligne droite, sont loin de l’École François-Buote à Charlottetown, et aussi loin de l’École La-Belle-Cloche, à Rollo Bay. 

La situation n’a pas échappé au député vert, Matthew MacFarlane, élu en 2024 dans Borden Kinkora.  «Dans certains cas, est-ce que d’autres écoles ne seraient pas la solution?», a-t-il demandé, évoquant dans le même souffle la pression sur les ressources humaines que cela causerait. 

«La Cour suprême du Canada a reconnu notre droit à des écoles dans nos communautés, là où les nombres sont suffisants. Nous essayons d’être raisonnables dans nos demandes à la province et nous pensons que plus d’autobus vont grandement nous aider à atteindre notre objectif d’une heure de transport le matin et le soir, pour la plupart des élèves», a expliqué Ghislain Bernard aux membres du Comité permanent sur l’éducation et la croissance économique, le jeudi 19 septembre, dans un effort pour attirer leur attention sur la complexité de planifier des itinéraires optimaux. 

Dans un supplément d’information, Ghislain Bernard a expliqué que les écoles françaises ont été établies dans des régions spécifiques pour desservir et revitaliser la vie en français dans ces communautés historiquement acadiennes et francophones, ce qui signifie que les emplacements n’ont pas été sélectionnés de manière à desservir au mieux le territoire.  «De plus en plus, ajoute-t-il, nous avons des ayants droit qui s’établissent où ils le veulent, sans penser aux éventuels trajets d’autobus vers une école française.  Lorsque nous avons étudié les données de Statistiques Canada, nous avons été étonnés de voir des francophones partout dans la province», a-t-il rappelé, notant au passage que les zones scolaires viennent tout juste d’être revues. 

Par souci de transparence, Ghislain Bernard a précisé que la PSB pouvait, elle aussi, être confrontée à des trajets d’autobus plus longs, par exemple, pour un élève qui opte pour un programme d’immersion qui n’est pas offert dans son école locale.  «Dans ce cas-ci, ça ne minimise pas le temps que l’élève passe sur l’autobus, mais c’est un privilège, un choix.  De notre côté, c’est un droit.  C’est une différence majeure.»

Il a aussi apporté un point auquel on ne pense pas : les heures de travail additionnel que cela représente pour les conducteurs d’autobus qui héritent de ces routes et qui font ces longs trajets sans se plaindre.   

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