Éducation
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Caroline Chamandy de l’Université de l’Î.-P.-É. lance une étude pour améliorer les tests psychoéducatifs que peuvent passer les enfants ayant des troubles d’apprentissage ou des difficultés d’adaptation. (Photo : Gracieuseté)

Une chercheuse en psychologie de l’Île-du-Prince-Édouard lance une recherche afin d’améliorer les évaluations psychoéducatives pour les enfants ayant des troubles de l’apprentissage. L’accès à ces tests est loin d’être évident et le processus peut être éprouvant pour les familles. 

À l’école, le fils d’Amanda* avait beaucoup de mal à maintenir son attention, à terminer une tâche. Il ne tenait pas en place, avait des difficultés à attendre, une tendance à couper la parole…

Amanda et son mari ont alors décidé de consulter un psychologue pour aider leur fils à dépasser ses difficultés d’adaptation et ses troubles d’apprentissage. 

«Une fois un diagnostic établi, on savait que ce serait plus facile d’obtenir une prise en charge adéquate à l’école», explique-t-elle. 

Son fils a dû néanmoins attendre plus d’un an avant de pouvoir passer une évaluation psychoéducative à l’Île-du-Prince-Édouard. 

«L’attente a vraiment été difficile à vivre. Une fois qu’on a été pris en charge, tout n’était pas toujours évident à comprendre et c’était dur d’en parler à notre fils», témoigne Amanda.

Elle est loin d’être la seule mère de famille confrontée à ce type de problèmes en région Atlantique. 

Longues listes d’attente 

«Les listes d’attente sont souvent longues et le processus est généralement très éprouvant, confirme Caroline Chamandy, étudiante en psychologie clinique à l’Université de l’Î.-P.-É. cela peut avoir un impact émotionnel très important et épuiser les familles.»

Les évaluations, réalisées par le biais des conseils scolaires ou de manière privée, reposent sur un bilan pluridisciplinaire. Un psychologue évalue les domaines cognitifs et académiques, mais aussi le bien-être émotionnel et la capacité d’attention de l’élève.

«Nous discutons avec l’enfant, nous lui faisons faire de nombreuses activités pour révéler ses points forts et ses faiblesses, nous parlons aussi aux parents et aux enseignants», détaille Caroline Chamandy.

Une fois l’évaluation terminée, le psychologue rédige généralement un rapport ponctué de recommandations et l’envoie à l’école avec la permission des parents. Des réunions impliquant le psychologue, les enseignants et les familles sont ensuite organisées afin d’améliorer la vie scolaire de l’enfant. 

Manque de données 

Mais «nous n’avons pas de retours de parents, nous ne savons pas ce que nous faisons bien et ce qui peut être amélioré», déplore Caroline Chamandy.

La chercheuse a donc décidé de lancer une recherche sur le sujet. Elle va réaliser des entrevues de 45 minutes à travers le Canada atlantique avec une quinzaine de parents dont les enfants sont âgés de 6 à 17 ans. 

«C’est vraiment une bonne chose, ça va aider beaucoup de gens» salue Amanda. 

L’objectif de Caroline Chamandy est de savoir comment le processus s’est déroulé, depuis la première rencontre avec le psychologue jusqu’à la réception des résultats de l’évaluation.

«Nous voulons nous assurer que les familles de l’île et de l’Atlantique reçoivent la meilleure qualité de soins possible pour favoriser l’estime de soi et l’apprentissage de leurs enfants», détaille-t-elle. 

La chercheuse a déjà recruté un nombre suffisant de parents, mais de nouveaux participants restent les bienvenus. Les conclusions et recommandations de l’étude devraient être dévoilées au printemps 2025. 

* Amanda n’a pas souhaité que son nom de famille soit publié. 

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