Le mercredi 26 juin, la Coopérative d’intégration francophone de l’Île-du-Prince-Édouard (CIF) a organisé à Charlottetown son nouveau Forum opportunités. Cette deuxième édition était avant tout à destination des 18 étudiants du baccalauréat en éducation de l’Université de l’Î.-P.-É. L’objectif? Forger leur sentiment d’appartenance à la communauté pour leur donner envie de rester après leurs études.
«Ce forum me donne une bonne idée de la culture francophone à l’île, je n’avais pas réalisé que la communauté était si riche, qu’il y avait tellement d’organismes et d’opportunités en français», salue Marie-Pier Lecours, étudiante du baccalauréat en éducation - français langue seconde de l’Université de l’Î.-P.-É.
La jeune femme de 21 ans, originaire de Sault-Sainte-Marie en Ontario, participe à la deuxième édition du Forum opportunités Î.-P.-É. organisé par la Coopérative d’intégration francophone de l’Î.-P.-É.
L’organisme a relancé son forum sur l’emploi et le bénévolat à la demande de l’Université de l’Î.-P.-É., de la Commission scolaire de langue française et de la Public School Branch.
Cette fois-ci, il s’agit d’une mini-version avec seulement 15 exposants, destinés en priorité aux 18 étudiants du baccaulérat en éducation dont la grande majorité arrive du reste du Canada et même de l’étranger.
De gauche à droite, le directeur général du RDÉE Î.-P.-É., Stéphane Blanchard, et l’agente de développement durable, Maryne Floch-Le Goff. (Photo : Marine Ernoult)
«Occasion de réseautage»
«Avec tous les organismes communautaires dans la même pièce, cette journée d’accueil leur montre que la communauté francophone est active, solidaire et bien présente à l’île», souligne la directrice générale de la CIF, Eugénie Parent.
«Ils peuvent mettre des visages sur des noms, les contacts se feront plus facilement par la suite s’ils veulent s’investir davantage», ajoute la responsable.
Parmi les exposants présents se trouve notamment le Réseau Santé en français de l’Île-du-Prince-Édouard.
«Ces étudiants vont peut-être devenir enseignants ici, il est important qu’ils sachent naviguer dans le système de santé quand ils auront besoin d’appuyer leurs élèves», observe sa directrice, Élise Arsenault.
Élise Arsenault et Marie Paule Elomo : Élise Arsenault et Marie Paule Elomo travaillent pour le Réseau Santé en français de l’Î.-P.-É. (Photo : Marine Ernoult)
Surtout, aux yeux de l’Acadienne, ce genre d’évènements permet de développer un «sentiment d’appartenance à la communauté acadienne et francophone» : «C’est l’une des clés, si l’on veut que des jeunes originaires d’ailleurs restent après leur diplôme.»
Un peu plus loin, le directeur général du Carrefour de l’Isle-Saint-Jean, Emile Gallant, a également tenu à participer après le succès du premier forum.
«Un étudiant du Collège de l’Île est devenu bénévole puis employé à temps partiel au Carrefour et il a fini par ramener deux autres étudiants avec lui», rapporte le responsable.
«C’est une belle occasion de réseautage pour des organismes toujours à la recherche de nouveaux talents», ajoute à ses côtés le directeur général du RDÉE Î.-P.-É., Stéphane Blanchard.
Donner envie de prendre racine
Avec l’organisation de ce forum, l’objectif de la CIF mais aussi des acteurs de l’éducation est bel et bien d’améliorer la rétention des étudiants.
«En les exposant à la communauté dès le début, en leur donnant le portrait le plus complet de l’île, on veut planter une petite graine, leur donner envie de rester sur le long terme», explique Eugénie Parent.
La directrice de la CIF, Eugénie Parent, insiste sur le rôle que peuvent jouer les journées d’accueil dans la rétention des nouveaux arrivants sur le long terme. (Photo : Marine Ernoult)
La directrice de la CIF est néanmoins consciente que ce type d’évènements ne réglera pas tous les problèmes : «On doit penser à la rétention dès le recrutement, ça demande beaucoup d’efforts en amont pour donner envie aux nouveaux arrivants de planter leurs racines.»
Il faudra encore patienter plusieurs années avant de mesurer l’impact réel des forums sur la rétention des immigrants. En attendant, Marie-Pier Lecours ne ferme pas la porte à une éventuelle installation dans la province : «Je n’ai pas de plan concret, mais tout ça pourrait me donner le goût de rester.»
L’étudiante Marie-Pier Lecours, originaire d’Ontario, a découvert la richesse de la communauté francophone de l’île grâce au Forum opportunités Î.-P.-É. (Photo : Marine Ernoult)