Éducation
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Des élèves de 10e en immersion au lycée Colonel Gray, à Charlottetown, posent avec la lieutenante-gouverneure Antoinette Perry.  (Photo : Marine Ernoult)

Des élèves de 10e année en immersion à l’école Colonel Gray, à Charlottetown, ont présenté leur version de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 à la lieutenante-gouverneure de l’Île-du-Prince-Édouard, Antoinette Perry. Les adolescents ont plaidé pour une Confédération plus inclusive et égalitaire.  

«Nous, Premières Nations, réclamons le droit de pêcher sur nos terres ancestrales, le respect de notre style de vie et de notre culture.»

«Nous, les femmes, réclamons l’égalité des droits, les mêmes opportunités de carrière que les hommes à salaire égal et le droit de vote.»

«Nous, les personnes de couleur, voulons que les discriminations à notre égard cessent.»

Ces mots qui résonnent, en français, dans la Maison du Gouvernement sont ceux d’élèves inscrits en 10e en immersion à l’école Colonel Gray, à Charlottetown. 

Le mercredi 3 mai, les adolescents ont présenté leur version de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 à la lieutenante-gouverneure de l’Île-du-Prince-Édouard, Antoinette Perry. 

«Ils ont réinventé la Loi constitutionnelle de 1867, imaginé des changements pour que la Confédération soit plus inclusive et égalitaire», explique Jean-Paul Pendergast, à l’origine du projet. 

Mettre fin aux discriminations 

«Ils ne se sont pas contentés d’apprendre des faits et des dates, ils se sont imaginés partie prenante de notre histoire canadienne et se sont fait leur propre idée de la Confédération», ajoute l’enseignant d’histoire.  

La présentation devant Antoinette Perry est le résultat de deux semaines d’intenses débats en classe. Jean-Paul Pendergast a divisé ses élèves en six groupes, représentant chacun une province : l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve. 

Il a ajouté trois groupes, inexistants à l’époque de la création de la Confédération, pour représenter les femmes, les Premières Nations et les personnes de couleur. 

«J’ai appris beaucoup à propos des droits des femmes au XIXe siècle, témoigne Isabelle MacKinnon, du groupe des femmes. Ça m’a ouvert les yeux sur les discriminations et le sort injuste qui était réservé aux femmes.»

«Il reste toujours du travail à faire, mais on a de la chance aujourd’hui», poursuit l’adolescente. 

Dans un format comparable à celui de la Conférence de Charlottetown de 1864, les élèves ont débattu entre eux des avantages à donner à chaque groupe dans le cadre d’une union.

«C’était super intéressant de voir les discussions, les disputes. Les élèves ont travaillé fort pour défendre leur position et ne pas laisser trop de privilèges aux autres», raconte Jean-Paul Pendergast. 

L’importance «d’avoir une voix»

L’Ontario a défendu une place de choix dans la Confédération au nom de son poids économique et démographique, le Québec a insisté sur l’importance de préserver sa langue et sa culture, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont voulu profiter du chemin de fer pour leur économie.

Alexander MacDougall est «très fier» d’avoir défendu les intérêts de l’Î.-P.-É. : «Je suis vraiment passionné à propos de l’île. Même si on a une population très petite, on a une grande influence sur le reste du Canada.» 

L’adolescent trouve «incroyable» d’avoir défendu pour la première fois un point de vue politique devant Antoinette Perry. 

Cet enthousiasme est partagé par la lieutenante-gouverneure : «C’est un outil d’apprentissage fantastique, j’ai entendu de bons points sur les droits de la personne.» 

«J’espère qu’avec cet exercice, ils réaliseront que c’est important d’avoir une voix et de l’exprimer», poursuit-elle. La cheffe d’État rappelle à cet égard l’importance d’exercer son «devoir» de voter pour «sauvegarder notre démocratie». 

De son côté, Jean-Paul Pendergast veut renouveler l’expérience l’an prochain : «Ça donne aux élèves l’occasion d’utiliser le français hors des murs de l’école. Et devant la lieutenante-gouverneure qui est francophone, je pense que c’est bien.»

ColonelGray Canada 2Des élèves défendent la place du Québec dans la Confédération devant la lieutenante-gouverneure de l’Île-du-Prince-Édouard. (Photo : Marine Ernoult)

 colonel3Alexander MacDougall a défendu le point de vue de l’Île-du-Prince-Édouard devant la lieutenante-gouverneure. (Photo : Marine Ernoult)

 ColonelGray Canada 4La lieutenante-gouverneure Antoinette Perry a assisté aux présentations des élèves de 10e année en immersion. (Photo : Marine Ernoult)

 colonel5Jean-Paul Pendergast, enseignant d’histoire en 10e année, est à l’origine du projet. (Photo : Marine Ernoult)

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