Éducation
11 janvier 2022 Par Jacinthe Laforest 
Julie Gagnon montre la lettre aux élèves tout en expliquant qu’il n’est pas nécessaire de faire de très grandes choses pour que la vie autour de nous s’améliore. Les petits gestes comptent aussi.

En septembre dernier, les élèves de 5e et 6e année de l’école française de Rustico, l’École Saint-Augustin, ont écrit au premier ministre Justin Trudeau, à propos de l’absence d’eau potable dans plusieurs communautés des Premières Nations.  Voici qu’en ce début d’année, les élèves reçoivent une réponse. 

Les élèves avec leur enseignante Julie Gagnon et leur enseignant Dakota Cameron, ainsi que le directeur de l’École Saint-Augustin Sylvain Gagné, ont tous ensemble, pris connaissance de la lettre au cours d’une rencontre virtuelle le jeudi 6 janvier.

La lettre n’a pas été écrite par le Premier ministre lui-même, mais par un membre de son équipe de communication.  On y lit ce qui suit : «Le Premier ministre Trudeau s’intéresse toujours à l’opinion des jeunes Canadiennes et Canadiens et il apprécie le temps et les efforts que vous avez investis afin de porter votre point de vue à son attention.  Il est évident que les formulaires que vous avez formulés ont fait l’objet d’une réflexion approfondie.  Je peux vous assurer que nous avons soigneusement noté vos propos.  J’ai par ailleurs pris la liberté de transmettre vos lettres à l’honorable Patricia Hajdu, ministre des Services aux Autochtones et ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le nord de l’Ontario, afin de l’informer de vos préoccupations». 

Ayant pris connaissance du contenu de la lettre, les élèves n’ont pas fait preuve d’un enthousiasme débordant, mais ont dit être contents du résultat.  «Je suis contente qu’ils aient répondu, et qu’ils aillent peut-être faire quelque chose de plus, parce que de jeunes Canadiens veulent cela.  Je pensais qu’on allait avoir une réponse, mais je n’étais pas certaine.  Peut-être à 50 %!  J’étais excitée quand j’ai vu la photo de la lettre que madame Julie nous a envoyée», dit Keira. 

Son collègue de classe, Léo, avoue quant à lui qu’il avait bon espoir de recevoir une réponse.  «Mais je n’étais pas certain, car l’Île-du-Prince-Édouard est petite, et le Premier ministre doit recevoir beaucoup de lettres», dit le jeune homme. 

rustico lettre

Lors de la rencontre sur Google Meet, on voit en haut l’enseignante Julie Gagnon, Dylan, Keira et le directeur de l’École Saint-Augustin, Sylvain Gagné.En bas, on voit Aiden, Léo et l’enseignant Dakota Cameron.(Photos : J.L.) 

Une différence dans le monde

Lorsque les élèves ont écrit leur lettre au Premier ministre, ils avaient trouvé que 33 communautés de Premières Nations, des «réserves» surtout situées dans le nord de l’Ontario, n’avaient pas d’eau potable.  «Ils prennent de l’eau directement de la rivière et elle n’est pas filtrée.  Il faut que le gouvernement construise des usines de filtration», insiste Keira. 

L’enseignante Julie Gagnon était contente aussi que cet exercice démocratique, qui consiste à faire valoir ses opinions, ait été une expérience positive pour ses élèves.  Aiden, un élève de la classe, a même lancé : «On peut faire une différence dans le monde». 

L’enseignante a bien l’intention de leur montrer qu’effectivement, tous et toutes peuvent faire une différence dans le monde. 

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