Le 8 août 2019
- Par Pénélope Leblanc
Diane et Ian Farr font danser et chanter les familles sur des airs du 18e siècle.
Le fondateur et propriétaire de la compagnie de chocolat «Peace by Chocolate», Tareq Hadhad, a raconté son histoire avec beaucoup d’humour et un grain d’espoir, le samedi 3 août dernier au Festival patrimonial du chocolat de Roma à Three Rivers. Tareq Hadhad a sensibilisé les familles et amateurs de chocolat aux impacts de la guerre sur les populations locales et à l’importance de la paix.
Le chocolatier commence son récit en décrivant la vie tranquille qu’il menait avant que les bombardements ne frappent en Syrie, son pays natal. Son père avait une entreprise de chocolat prospère qui envoyait de la marchandise dans presque tout le Moyen-Orient et dans quelques pays européens.
Tareq raconte que son père lui disait avec beaucoup d’enthousiasme : «Une personne qui mange du chocolat n’est jamais triste. Je ne fabrique donc pas du chocolat, je fabrique du bonheur!» À cette époque, Tareq Hadhad étudiait dans le domaine de la physique, il avait une carrière prometteuse devant lui.
Quand les premières bombes ont sauté en 2011, l’énorme succursale florissante du père de Tareq ainsi que la maison de sa famille sont parties en fumée. N’ayant plus rien du tout, ils sont devenus des réfugiés devant quitter leur pays.
Un peu plus tard, Tareq entend parler d’un programme qui l’aiderait à immigrer au Canada. Lui et sa famille arrivent donc dans la petite ville d’Antigonish, en Nouvelle-Écosse, en 2015.
En arrivant dans les Maritimes, Tareq avait d’abord envisagé de continuer ses études, mais il n’avait pas les prérequis canadiens en matière de scolarité. Les universités lui demandaient pratiquement de recommencer le secondaire. «Je n’étais pas encore découragé parce que lorsqu’il n’y a pas d’opportunités, il faut s’en créer. Dans mon cas ça a très bien marché!» rigole-t-il.
À l’aide de quelques bénévoles locaux, Tareq Hadhad a pu reconstruire une petite usine de chocolat qui rappelle l’héritage familial. «Je n’arrivais pas à croire que des ingénieurs, charpentiers, électriciens et plein d’autres belles personnes ont simplement donné de leur temps pour aider ma famille et moi-même à nous reconstruire une vie», ajoute Tareq, ému.
C’est alors de cette façon qu’il a pu lancer son entreprise «Peace by Chocolate». Son chocolat est entre autres vendu dans les Sobeys ainsi que dans les marchés fermiers.
En 2016, lorsque les feux de forêt ont envahi l’Ouest canadien, «Peace by Chocolate» a décidé de remettre tous les profits du mois de mars pour aider les populations à fort McMurray. «On savait ce que c’était de tout perdre, alors c’était à notre tour de faire un geste pour aider les Canadiens en retour».
Tareq Hadhad est aujourd’hui infiniment reconnaissant de pouvoir offrir un environnement sain et paisible à toute sa famille. «Sans la paix, il n’y a pas de vie…», complète-t-il, le sourire aux lèvres.
Se rappeler des années 1700
Outre l’excellente conférence du chocolatier, les visiteurs du Festival patrimonial du chocolat ont pu danser et chanter sur des mélodies françaises du 18e siècle en plus d’en apprendre davantage sur les instruments utilisés à l’époque. En effet, le couple Diane et Ian Farr a guidé les touristes grâce à ses connaissances sur la culture française et musicale de l’époque.
L’amateur de bateaux Tim Mair a donné des petits cours sur la navigation dans les chaloupes traditionnelles utilisées par les Acadiens pour la pêche notamment.
Finalement, les participants étaient heureux de déguster le chocolat sous toutes ses formes à l’intérieur des cabanes du site Roma. Les enfants ont aussi pu se faire maquiller le visage ou encore faire des tours de poney. Un «party de cuisine» a conclu le festival, samedi soir.
Le conférencier Tareq Hadhad raconte lʼhistoire touchante derrière sa compagnie de chocolat «Peace by Chocolate».
Daisy Brown fait de petites brochettes de fraises que les visiteurs peuvent tremper dans la fontaine de chocolat. (Photos: P.L.)