Josée Arsenault a développé de belles amitiés avec les enfants béninois, incluant Bénédicte qui se trouve dans cette belle photo. (Photos : Gracieuseté)
Josée Arsenault est de retour à l’Île-du-Prince-Édouard après avoir passé six mois mémorables en tant que participante à Jeunesse Canada Monde. Inspirée par Sylvain Gallant qui avait fait ce programme, Josée estime que c’était possiblement la meilleure expérience de sa vie.
Josée Arsenault, qui vient de terminer des études en traduction, a décidé de faire sa demande pour «Jeunes leaders en action», une échange entre neuf canadiens et neuf béninois (résidents du Bénin, un pays de l’Afrique) sous les thèmes de multiculturalisme, l’environnement et le développement durable. Les organisateurs étaient impressionnés par le parcours de Josée et le 3 septembre 2013, elle arrive à entamer cette grande aventure.
«Nous avons eu un petit camp d’orientation et d’introduction à l’Île-Perrot, près de Montréal, où nous avons rencontré tous les participants», raconte Josée. «C’est à ce moment que nous avons choisi notre homologue pour les prochains six mois.»
Tous les participants canadiens sont jumelés avec un participant béninois du même sexe et ces deux personnes vivent ensemble six mois, dans les mêmes familles d’accueil. Josée a été jumelée avec une béninoise nommée Nathalie Fanou.
«Tu ne t’entends pas toujours bien avec ton homologue, mais elle devient comme ta sœur», continue Josée. «Les organisateurs disent que si tu réussis ta relation avec ton homologue, tu ne vas pas la voir comme ta meilleure amie, tu la verras comme un membre de ta famille. Nous avons eu des bas, oui, mais nous avons eu tellement de hauts. C’est vrai qu’elle était devenue comme une sœur pour moi.»
Les participants de Jeunes leaders en action ont d’abord vécu (avec leurs homologues) dans des familles d’accueil à Victoriaville pour une durée de trois mois. Du début septembre jusqu’au début décembre 2013, Josée a travaillé pour la municipalité, elle a planté des arbres, préparé des couches de fleurs pour l’hiver, a fait des activités éducatives et des visites à des endroits d’intérêt, etc. Les participants suivaient un horaire relativement chargé, mais il y avait du temps pour le social, la rencontre et le partage.
«Les béninois n’avaient jamais vu la neige», mentionne Josée. «Et je me rappelle bien lorsqu’il a soudainement commencé à neiger à Victoriaville. Je suis vite allée chercher Nathalie pour lui montrer et nous nous sommes habillées pour aller dehors. Elle était excitée comme un enfant et c’était spécial. Nathalie s’est vraiment bien adaptée aux températures froides du Canada; d’autres ont
eu plus de misères. Avant son arrivée au Québec, Nathalie pensait que si la température serait sous 10 degrés, elle serait certainement morte!»
Josée Arsenault a bien aimé son expérience dans sa famille d’accueil à Victoriaville, indiquant qu’elle avait de merveilleux «parents». C’était la première fois qu’elle vivait ce genre de choses, mais au début des années 1990, elle se souvient que ses parents Edgar et Stella Arsenault d’Urbainville avaient accueilli des cubains lors d’un échange avec la région Évangéline. Même si elle était très jeune à l’époque, elle se souvient avoir trouvé cela intéressant.
Vers Kpovié
Le 3 décembre, les 18 participants et deux accompagnateurs de Jeunes leaders en action ont quitté le Canada pour le Bénin. Après une pleine journée et demie dans les airs et les aéroports, ils sont arrivés à destination, au petit village de Kpovié.
«Il n’y avait pas d’électricité, pas d’eau courante et il faisait plus de 30 degrés Celsius dans le milieu de la nuit, mais la première chose qui me vient à l’idée lorsque je pense aux gens de ce village, c’est “accueillants”», note Josée.
«Au début, c’était les petites choses quotidiennes qui étaient les plus différentes. Par exemple, pour faire le lavage, il fallait aller puiser l’eau, remplir le bol, le transporter sur la tête, et répéter ceci trois ou quatre fois. Ensuite, on mettait le savon et on frottait. Au début, je ne frottais pas de la bonne manière et mes doigts saignaient. J’ai appris les choses à mesure.»
Même avec son ouverture d’esprit, Josée a eu besoin de quelques journées pour s’adapter à son nouvel environnement. Elle a voulu s’intégrer autant que possible et chaque fois qu’on lui parlait, elle arrêtait pour converser et partager. Elle a voulu savourer chaque moment et elle l’a fait. Surtout avec les enfants, elle était aimée et leur parlait, faisait apprendre des choses ou jouait des jeux.
«Tous les matins, il fallait balayer le plancher de sa chambre», raconte-t-elle. «Quand je me levais, je pouvais voir ma “mère” déjà dehors en train de balayer la cour. Une bonne fois, je savais que j’avais amené beaucoup de sable dans notre petite maison et ma chambre et j’ai voulu balayer le soir, mais mon homologue m’a averti d’attendre le matin. Ils suivent des routines et des traditions et il faut faire les choses dans leur propre temps. Le ménage était certainement quelque chose d’important pour eux et tout le monde avait ses tâches à faire.»
À Kpovié, les gens s’entraident et dans presque toutes les cours, quelqu’un vend quelque chose. Les mangues, bananes et ananas poussent un peu partout et les jardins communautaires sont communs. Quand il faut de la viande ou des œufs, on va chez le monsieur qui vend ces choses. Les maisons sont très proches l’une de l’autre et la communauté vit de façon très unie.
«Comme j’étais de race blanche, ils me proposaient un prix cher pour acheter leurs produits», dit Josée. «Je leur disais “oh hé! Attend une minute!” et en négociant, ils baissaient leurs prix. Il faut négocier pour faire ses achats.»
«Une autre chose qui m’a surprise au début était la grosseur des araignées», a-t-elle ajouté avec une petite grimace. «Une des premières soirées où j’étais là, il y avait une araignée où je prenais ma douche. J’avais jeté de l’eau sur elle, et elle s’est enfuie quelque part. Après ça, je ne les ai pas dérangées et elles ne m’ont pas trop dérangée.»
Josée couchait également sous l’abri d’une moustiquaire qui était attachée aux quatre coins du lit, pour se protéger contre les maringouins qui peuvent transmettre la malaria dans cette région.
Adieux difficiles
À la fin février, les adieux n’ont pas été faciles. «Je pense que j’ai pleuré pendant douze heures sans arrêt», a avoué Josée lors de son retour au Canada. «Ce n’était pas facile de dire au revoir à Nathalie, à ma famille d’accueil et à la communauté de Kpovié. Vraiment, j’aurais pu rester là-bas plus longtemps.»
Déjà, Josée rêve à la journée où elle retournera voir ces nouvelles amitiés créées avec les Africains du Bénin.
Josée Arsenault en compagnie de sa «soeur» pendant une période de six mois, Nathalie Fanou.
- Par Nick Arsenault -