Culture
Par Lise Frigault
Party de cuisine acadien selon Everyday Acadien.  Party annuel dans la shed à mon père : de gauche à droite : Philippe LeBlanc (mon père), Pascal Miousse, Louis-Charles Vigneau, Megan Bergeron, Pastelle LeBlanc (ma jumelle, qui n’est plus physiquement avec nous) et Élisabeth Moquin.  (Photo : Everyday Acadien)

«Explorer la culture et la musique acadiennes et la résilience de l’Acadie», c’est ainsi qu’Emmanuelle LeBlanc, musicienne et membre du groupe Vishtèn, décrit le contenu de son Substack intitulé Everyday Acadien. «Je voulais raconter des histoires de tradition, de croissance et de l’esprit de l’Acadie. Je voulais aussi parler de la langue acadienne, que j’aime tellement et qui fait partie de tout mon parcours personnel et professionnel», explique-t-elle.  

Substack est une plateforme en ligne qui prend la forme d’un journal électronique. Ce médium offre une variété d’options pour créer et distribuer du contenu en ligne, pour interagir avec la communauté d’internautes et pour gagner un certain revenu. Les créateurs peuvent partager des articles ou des histoires directement avec leur audience. Les lecteurs doivent s’inscrire pour avoir accès au contenu. Des abonnements gratuits et payants sont disponibles. Emmanuelle raconte qu’elle a fait plusieurs recherches pour trouver le médium social qui lui conviendrait le mieux et elle a choisi Substack pour l’opportunité qu’il donne d’interagir avec les abonnés.

Emmanuelle a fait sa première publication sur Everyday Acadien le 13 novembre dernier. Elle y décrit sa démarche : «Après 20 ans à jouer de la musique et faire des tournées à travers le monde, je veux partager mes expériences de façon plus intime avec les gens.» Elle indique aussi vouloir partager des histoires personnelles, des réflexions sur sa musique et divers aspects de la culture acadienne.

Le mercredi 4 décembre, elle proposait aussi une première édition de Parlure acadienne d’la semaine, qui a pour but de mettre en valeur un mot ou expression acadienne de sa région natale, soit la région Évangéline à l’Île-du-Prince-Édouard. Ce premier article, écrit de façon ludique, présentait le mot Ajeuve, qui peut signifier, selon le contexte, «tantôt», ou «plus tôt dans la journée», peut-on y lire. L’article décrit aussi des contextes où l’on peut utiliser le mot avec des exemples de son utilisation dans des phrases. Il est possible d’écouter des enregistrements pour connaître la bonne façon de prononcer le mot.

Expressions acadiennes

«J’ai beaucoup travaillé sur un modèle pour présenter un mot ou une expression acadienne», dit-elle. «J’ai fait des remue-méninges avec des membres de ma famille et des amis et lu le Dictionnaire du français acadien de Yves Cormier. C’est incroyable le nombre d’expressions acadiennes que nous utilisons sans s’en rendre compte, comme les mots brailler, asteur ou amanchure. Notre langage est très riche!», exprime Emmanuelle avec passion. «J’ai une longue liste de mots et d’expressions que j’aimerais faire découvrir. Beaucoup de gens apprennent le français à l’Île, mais peu sont exposés aux expressions locales et à leur signification.»

Emmanuelle décrit son Substack comme un espace «pour ceux qui aiment la culture, la langue, la musique, la bouffe et les histoires acadiennes». Un abonnement gratuit est disponible, mais pour avoir accès à tout le contenu, incluant des vidéos de musique live, on invite les gens à prendre un abonnement payant.

Comment ça a commencé

Quand on lui a demandé comment ce projet a germé, Emmanuelle raconte que, pendant la pandémie, elle avait commencé à écrire des blogs sur le site internet de Vishtèn. Elle et sa sœur Pastelle (membre co-fondatrice du groupe malheureusement décédée en 2022) voulaient commencer à parler des histoires du groupe Vishtèn (dont Pascal Miousse fait aussi partie), de leurs voyages et de l’Acadie. «J’avais publié six ou sept blogs à l’époque. L’idée était de faire la promotion de l’Acadie, de sa musique et de sa bouffe», se rappelle Emmanuelle. «Ce projet a tranquillement évolué et je me rends compte que c’est la langue acadienne qui est à la base de tout ce que je fais et la façon dont je le fais.»

Emmanuelle parle de la langue acadienne avec passion. «On a plein d’expressions acadiennes dans notre langage parlé. On n’y pense pas, mais c’est vraiment important. Je viens de l’Île et je n’ai pas vraiment la chance de parler en français dans ma journée. Il y a beaucoup de personnes qui apprennent le français, dans les programmes d’immersion, mais pas beaucoup de cours où l’on explique la langue courante. C’est de là que m’est venue cette idée d’expliquer notre langage et la manière qu’on le dit par chez nous», explique-t-elle. Elle veut transmettre son amour pour sa langue maternelle et entend publier la chronique Parlure d’la semaine chaque mercredi.

Elle mentionne aussi que, deux fois par mois, elle publiera un article sur un thème touchant la musique ou une tradition acadienne. En décembre, par exemple, elle prévoit en publier un sur ses traditions de Noël et partager la recette de pâté à la viande familial. En novembre, elle en avait écrit un sur le traditionnel “party” de cuisine acadien. «Pour nous, les Acadiens, ce sont des choses qu’on prend pour acquises, mais beaucoup de gens s’intéressent à notre culture et veulent en apprendre davantage. Everyday Acadien, c’est pour les gens qui affectionnent notre culture et notre langue», conclut-elle.

Pour découvrir Everyday Acadien, on peut se rendre au https://emmanuelleleblanc.substack.com/.

2-emmanuelle_leblanc.jpgEmmanuelle LeBlanc, musicienne et membre de Vishtèn.  (Photo : Gracieuseté)

3-_Everyday_Acadien.jpgPhoto sur la publication Parlure d’la semaine du 4 décembre 2024. (Photo : Everyday Acadien)

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