Il y a déjà plus d’un mois que le festival La Semaine acadienne a pris fin en Normandie, France. Pour la Famille Gallant-MacInnes de St-Timothée, l’expérience est gravée et ne s’effacera jamais.
«Je pense que ce qui m’a marqué le plus, dit Gary Gallant, c’est à quel point les Français sont reconnaissants aux Canadiens et aux Acadiens qui les ont libérés des Allemands, en 1944. Nous, on a l’impression que ça fait longtemps, mais pour eux, on dirait que ça vient d’arriver. Les traces sont encore là. Et ça fait réfléchir à ce qui se passe dans le monde», dit l’aîné du groupe La Famille Gallant-MacInnes, à propos de son expérience à La Semaine acadienne.
«C’était le 80e anniversaire du Débarquement, mais pas seulement. Après le Débarquement du 6 juin 1944, il y a eu d’autres batailles, et il y a eu des cérémonies de commémoration pour plusieurs de ces batailles», renchérit Karine Gallant, la fille de Gary.
Le groupe musical La Famille Gallant-MacInnes, est composé de Gary Gallant, sa fille Karine Gallant et le conjoint de cette dernière, Iain MacInnes. Les trois autres membres du groupe sont Mia, Vincent et Evelyn. Tous ont eu leur rôle à jouer pendant le festival de presque 10 jours.
«Une particularité de notre famille c’est qu’en plus de faire de la musique acadienne divertissante, on apportait la musique militaire, lors des cérémonies. Je pense que ça a été une contribution unique», dit Karine Gallant.
Iain MacInnes et sa fille Mia sont d’excellents cornemuseurs tandis que Vincent est un spécialiste de la caisse claire, qui participe même à des concours internationaux. «On jouait pendant les cérémonies protocolaires, lorsque les invités déposaient des couronnes de fleurs et à d’autres moments. C’était spécial», dit Vincent.
Une des cérémonies les plus marquantes pour le groupe a été celle de nuit, à Bény-sur-mer, dans le cimetière canadien. «Il faisait noir et on était à la lueur des lampes. Ils ont fait allumer des bougies bleues sur chaque tombe de soldats acadiens. Il y en avait 62, dans un cimetière canadien. C’était vraiment une cérémonie bien réfléchie et avec la musique militaire…», raconte Karine Gallant.
Tous les membres du groupe ont vécu des moments précieux, depuis Evelyn qui a chanté «Un enfant peut sauver le monde», d’Angèle Arsenault, assise sur les genoux de sa grande sœur et accompagnée au piano par son grand frère, jusqu’à l’aîné du groupe. «On m’a demandé de chanter «La chanson du soldat» d’Angèle Arsenault et ça a été un point fort pour moi. Personnellement, je peux dire qu’Angèle n’est pas oubliée en France ni en Normandie», dit Gary.
Iain MacInnis a lui aussi profité du festival. «J’ai aimé jouer avec ma famille, vivre ces moments avec eux, autant les moments plus officiels que les moments de rencontres avec les autres musiciens. Et on a ramené des coquillages», dit-il sur une note plus légère.
Mia a elle aussi aimé cette expérience en famille. «Je suis revenue d’Espagne [Échange Rotary : LVA du 10 juillet 2024] à la fin de l’année scolaire et j’avais juste quatre semaines pour tout répéter avec les autres. Ça s’est bien passé. J’ai aimé ça», dit la jeune fille.
Vincent a, pour sa part, apprécié autant les spectacles officiels très nombreux auxquels ils ont pris part que les sessions de musique improvisées jusqu’à tard le soir.
«Il y avait des artistes de partout en Acadie et on s’est vite trouvé des points communs, même si on apportait tous des vécus différents», a précisé Karine Gallant.
Pour cette Acadienne, voir autant de gens représenter l’Acadie à leur manière lui a permis d’élargir sa propre vision de l’Acadie.
Le fondateur de la Semaine acadienne est Arnaud Blin. «On ne peut pas en dire assez d’Arnaud et de ses bénévoles. Ils donnent beaucoup», dit Gary Gallant. «Je peux honnêtement dire que je n’avais jamais vu autant de drapeaux acadiens. Il y en avait partout, dans tous les petits villages en filant la côte. Ça m’a impressionné. Ce sera la 20e édition en 2025 et la tradition se poursuit. Je pense qu’Arnaud, quand il a fondé La Semaine acadienne, a ravivé un lien qui s’est créé probablement pendant la guerre et qui est plus fort que jamais», analyse Gary Gallant.