Jusqu’au second jeudi de septembre, il est possible de visiter l’exposition «Sous le vent» de Dominique Cruchet et Joan Cullen, à la galerie d’art de Breadalbane, située dans le centre communautaire du petit village, sur Dixon Road.
Breadalbane est une petite communauté de quelque 180 âmes, à l’intérieur des terres, entre Kensington et Hunter River. Ce n’est certes pas le premier endroit auquel on pense pour établir une galerie d’art. Ce n’est pas ce qui a arrêté Marianne Janowicz et Zoe Novaczek, deux artistes de Breadalbane qui vivent justement sur la route Dixon, de créer la galerie il y a environ deux ans et demi.
«Je suis moi-même une artiste et je mettais mes œuvres sur les murs, dans cette salle du centre communautaire où j’enseigne les classes de fitness. Puis, j’ai eu envie de partager cet espace avec d’autres artistes, pour les échanges. Nous sommes à présent 13 artistes membres de la galerie et chaque mois, nous présentons les travaux de nos membres. Ça change régulièrement», dit Marianne Janowicz qui partage le rôle de conservatrice de la galerie avec Zoe Novaczek.
C’est dans une section de cette petite galerie qu’on peut admirer le travail du photographe Dominique Cruchet et de l’artiste peintre Joan Cullen jusqu’au jeudi 12 septembre.
Au moyen d’un montage en accordéon, il est possible de montrer plus d’images dans moins d’espace. (Photo : J.L.)
«Nous connaissons beaucoup de monde à Breadalbane. En 1991, nous avons acheté un lot boisé dans le coin, et en ce moment, nous récoltons les arbres et les faisons transformer en bois de construction pour construire notre maison à Brackley, tout près d’où nous avions notre maison-galerie il y a déjà plusieurs années», explique Dominique Cruchet.
Le photographe, natif de France, était en voyage en Crète lorsqu’il a rencontré Joan Cullen, native de l’ÎPÉ, elle aussi en voyage dans cette île grecque située en Méditerranée. Depuis, les deux artistes voyagent et travaillent. Ils vivent en France une partie de l’année et l’autre partie ici même à l’Île.
«Cette exposition que nous avons montée ici est un peu imprévue. Au départ, nous avions été invités à donner une causerie sur notre travail, dans cette galerie. Et finalement, tant qu’à parler de notre travail, aussi bien le montrer. Donc, nous avons réuni des pièces assez récentes, certaines remontent à deux ans lorsque Fiona a frappé. Certaines sont plus anciennes, mais toutes ont un rapport avec le vent, que ce soit le vent de Fiona à l’ÎPÉ, le vent de la Bretagne sur les saules ou le vent du changement qui souffle sur les époques», décrit Dominique Cruchet.
Dans un espace restreint, il faut faire preuve d’imagination pour présenter ses travaux. Le photographe a mis au point des tableaux accordéons pour montrer davantage de photos dans peu de place. «Pour celui qui est sur le piano, dit-il, j’ai retrouvé des photos que j’avais faites en 1974 dans le quartier où je vivais. Je suis retourné dans ce quartier l’an dernier et j’ai refait des photos. C’est fou ce que cela a changé», dit-il.
Joan Cullen, pour sa part, se laisse inspirer par les plus petites choses, comme par les plus grandes, qui se rejoignent parfois. Quelques-uns de ses tableaux récents sont inspirés par une chanson ancienne qui parlait des héros du travail quotidien. «La femme qui nettoie du poisson est à Tahiti. L’homme qui taille des pierres est au Yémen», décrit-elle.
Toujours très à l’affût de ce qui se passe dans le monde qui leur sert d’inspiration, les deux artistes ne cachent pas leurs inquiétudes par rapport à l’avenir de l’art. «Aujourd’hui, dit Joan, avec l’intelligence artificielle, on ne sait plus séparer le vrai du faux, et on ne comprend plus l’importance du regard de l’artiste sur ce qui nous entoure.»
Deux oeuvres de Joan Cullen («Haie d’osiers nids d’oiseaux» et «Taillis aux lapins». (Photo : J.L.)
Dominique Cruchet et Joan Cullen de part et d’autre de la même table. (Photos : J.L.)