Quand Paul D. Gallant a quelque chose dans la tête, les montagnes se tassent pour le laisser passer. Déjà en 2023, la «renaissance» de la production musicale Port-La-Joye était au programme des Productions Cuisine à Mémé. Divers facteurs ont contribué au report du projet, mais pour Paul D. Gallant, il n’était pas question d’abandonner. Les montages se sont tassées un peu plus et les astres se sont alignés.
Au cours des récentes semaines, La Voix acadienne a suivi le développement du projet Port-La-Joye, pris en main par l’Alliance pour le développement durable de l’Île-du-Prin-ce-Édouard, un mécanisme citoyen qui fait avancer plusieurs dossiers dans la francophonie de l’ÎPÉ.
Le projet de Port-La-Joye s’inscrit dans la logique de former la relève en théâtre et en musique à l’Île-du-Prince-Édouard. «Ce sont des découvertes», dit Paul D. Gallant, à propos des nouveaux jeunes comédiens, comme Jaden Mc-Innis et Pierre Arsenault, qui portaient le spectacle sur leurs épaules littéralement, étant donné les rôles qu’ils jouaient dans presque tous les tableaux.
En tout, plus de 45 personnes ont pris part au spectacle, soit sur la scène ou dans les coulisses ou même avec l’orchestre et la chorale, placés sous la direction musicale de Tanya Bernard, qui s’est avérée à la hauteur de la tâche. Elle signe d’ailleurs une partie des arrangements, alors que les arrangements pour les deux premiers tableaux (tirés du Grand Cercle, une autre réalisation de Paul D. Gallant à Chéticamp) étaient signés par Scott MacMillan.
Un des musiciens, Stéphane Bouchard de Summerside, s’est dit étonné du résultat. «J’ai l’impression qu’on a tous donné un peu plus que ce qui nous était demandé et au final, ça paraît», a-t-il dit après la générale.
Les autres musiciens étaient Wayne Robichaud à la batterie, Gilbert Arsenault au violon. Alexandra Arsenault était aux synthétiseurs et Adia Laureijs à la flûte traversière.
Quelques comédiens Parmi les comédiens et interprètes, on a pu voir Robyn Perry (fille de Leona et Bobby Perry de Tignish) qui vit à Montréal, dans le rôle de Rose. Pierre Arsenault (Dino à Louise à Félix), qui vit en Ontario, a joué de nombreux rôles clés, comme le vieux sage mi’kmaq et sylvain, le père de Michel. Yolande Williams (fille de Jimmy Williams et Yvonne Gallant), résidant en Ontario a, elle aussi, joué plusieurs rôles, comme Annette, la sœur de Michel. Jaden McInnis, a incarné le rôle de Michel, un jeune coureur des bois qui ne supporte pas l’autorité de son père Sylvain.
La distribution comptait également les comédiens Marc Arsenault, Darren Gallant, Anne Doucette, Natalie LeBlanc, Briley et Bryson Cameron. Plusieurs rôles, autant des rôles parlés que de la figuration, étaient tenus par des membres de la troupe de danse, comme Albert Arsenault, Alan Arsenault, Marcella Gallant, Marie André et plusieurs autres, qui ont porté des costumes de Mi’kmaq ou de soldats entre autres.
Darren Gallant de Summerside incarnait le rôle du militaire le plus haut gradé qui a ordonné la déportation. Un rôle détesté de prime abord, qu’il a rendu encore plus détestable par son interprétation particulièrement réussie.
Parmi les comédiens, on y retrouvait aussi les jeunes, Isabelle et Samuel Gallant ainsi que Charlotte Smith.
Cette production a été jouée pour la première fois en 1991 à la Salle Port-La-Joye à Charlottetown, avant de tourner en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick pour le Congrès mondial acadien de 1994, puis à deux reprises en Louisiane en 1995, et de retour en 1999 pour le Congrès mondial acadien (CMA).
Comme l’intention originale était toujours de créer une trilogie, cette production musicale fait partie d’un partenariat entre le College of Piping et l’Alliance pour le développement durable de l’Île-du-Prince-Édouard. Il est prévu que le deuxième chapitre, Belle Alliance, sera produit en 2025 et que le dernier chapitre, qui n’a pas encore été nommé, jouera en 2026.