Culture
Par Jacinthe Laforest
Les deux livres se sont vendus comme des petits pains chauds. (Photos : J.L.)

Henri (Hank) Gallant, de Tignish, a traversé le Canada à pied en 1967, de la Colombie-Britannique jusqu’à Terre-Neuve.  En 1969, il chaussait ses bottines à nouveau, cette fois pour aller marcher en Europe.  Deux voyages entièrement différents qu’il raconte dans deux livres distincts lancés officiellement le 14 avril au Musée acadien de l’Île-du-Prince-Édouard à Miscouche. 

«Mon père est un excellent conteur», dit Jackson Gallant, troisième d’une famille de six enfants.  «Son histoire fait partie de nos vies.  En grandissant, on connaissait ses aventures.  On lui demandait de nous raconter telle ou telle histoire à nouveau.  Les histoires qu’il a racontées aujourd’hui, je les ai entendues des dizaines de fois, toujours avec plaisir», dit Jackson Gallant. 

Ne jamais abandonner

Marissa Hashie est la petite-fille d’Henri Gallant.  «Il a toujours été pour moi une source d’inspiration.  Vous savez, son message de ne pas abandonner, de foncer, de ne pas se laisser décourager.  Bien souvent je me suis rappelé ces paroles pour m’encourager», dit Marissa Hashie. 

«Il m’a beaucoup inspiré, confirme Jackson, pas nécessairement pour faire le même exploit que lui, mais pour m’avancer dans la vie.  J’ai commencé ma carrière comme pêcheur, avec mon père, puis j’ai commencé à réparer des bateaux.  Maintenant, je travaille dans l’industrie de l’éolien.  J’ai pris le risque de réorienter ma carrière et je pense que mon père m’a inspiré.»

Un voyage de 10 millions de pas

Ne jamais abandonner, c’est ce que sa grand-mère disait à Henri lorsqu’il était enfant et jeune adulte.  Pendant son périple, lorsqu’il franchissait des montagnes, qu’il affrontait des tempêtes de neige, des cougars et des ours, et lorsqu’il dormait sous sa tente à - 40 degrés Fahrenheit, il a eu de multiples occasions de se remémorer ce message.  «Physiquement, c’est une chose.  Mentalement c’est autre chose.  Il ne faut pas donner prise à la peur et au doute.  Dans mes temps de solitude, j’avais ma guitare, une Gibson, que j’appelle Gib.  C’est la chose la plus coriace au monde.  Par les grosses journées de pluie, quand je m’arrêtais le soir, je vidais l’eau qui s’était ramassée dedans.  J’ai dû remplacer le manche», dit-il, un peu comme s’il s’excusait d’avoir maltraité cette fidèle amie. 

Deux livres fort populaires 

Le Musée acadien de l’Île-du-Prince-Édouard n’avait pas vu une foule aussi importante depuis longtemps.  Parents, amis, et anciens compagnons de classe étaient présents, ainsi que des admirateurs très nombreux, venus pour écouter à nouveau l’homme de 81 ans raconter quelques épisodes de son périple au Canada et surtout, se procurer ses livres. 

«Ça fait au moins trois ans qu’on travaille sur ce projet», confirme Daniel Savoie, le mari de Rachel, fille d’Henri et Dolores.  «Je pense qu’il est content du résultat.  Et c’est plaisant de voir toutes ces personnes venues l’écouter et acheter le livre.  On a aussi mis le livre sur Amazon, donc les gens peuvent le commander directement de là», suggère Daniel Savoie. 

À la table de dédicace, les gens faisaient patiemment la file et Henri signait patiemment les copies.  Marion Bernard, amie de longue date, a acheté trois exemplaires, pour elle-même et des parents.  «C’est émotionnel pour moi aujourd’hui.  J’ai perdu mon mari dans un accident d’auto en juin dernier.  C’était le frère de Dolores, la femme d’Henri.  D’ailleurs, c’est un peu grâce à nous si Dolores et Henri se sont rencontrés.  Ils s’arrangeaient toujours pour venir visiter en même temps», raconte la dame, qui vit non loin de chez Henri et Dolores.

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