Culture
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Photo : Suad Kamardeen, Unsplash

La collection en français des bibliothèques publiques de l’Île-du-Prince-Édouard est riche de près de 19 000 ouvrages, principalement à destination de la jeunesse.   Les bibliothèques francophones, au cœur des écoles, cultivent le goût de lire des enfants. Un plaisir qu’il n’est pas toujours facile de maintenir jusqu’à l’âge adulte. 

Les jeunes francophones de l’Île-du-Prince-Édouard sont les véritables rois des bibliothèques de la province.  Sur les quelque 19 000 livres que compte la collection en français des bibliothèques publiques de l’Î.-P.-É., un peu de plus de 13 000 ouvrages leur sont destinés. Les 5 876 livres restants sont réservés aux adultes.

La présence des trois bibliothèques francophones au cœur des écoles de la Commission scolaire de langue française (CSLF) explique la richesse de cette sélection d’ouvrages jeunesse. 

À Charlottetown, plus de 11 300 livres enrichissent les rayonnages de la bibliothèque au sein de l’École François-Buote. À l’École-sur-Mer de Summerside, la bibliothèque compte, elle, 7 142 ouvrages tandis que celle d’Abram-Village en abrite 3 488. 

«Nous avons beaucoup de visites de classes avec des enseignants, ils jouent un grand rôle pour inciter les élèves à lire», observe Lori MacAdam, responsable de la collection en français.

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Documentaires et romans graphiques 

Dans le cadre d’ententes annuelles signées avec la CSLF, les bibliothèques sont réservées à l’usage des enseignants et de leurs élèves un certain nombre d’heures par semaine. 

Les enfants et les adolescents cultivent ainsi leur goût de la lecture. «Ce sont eux qui empruntent le plus, confirme Lori MacAdam. Beaucoup d’élèves qui fréquentent nos bibliothèques avec leur école reviennent avec leur famille pour y passer du temps.»

Selon la responsable, les collections de documentaires et les romans graphiques figurent parmi les plus populaires chez les jeunes.

Mais ce plaisir de lire n’est pas toujours facile à maintenir à mesure que les élèves grandissent. Lori MacAdam explique qu’à partir de la 7e année, les adolescents ont tendance à s’éloigner de la lecture en français, car ils sont exposés à beaucoup de contenu littéraire et audiovisuel en anglais.

«Ça peut prendre longtemps, mais ils finissent toujours par revenir à la lecture, ça vient souvent par phases, considère-t-elle. Et je trouve que les adultes lisent plus en français qu’avant, surtout depuis la COVID.»

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750 nouveaux ouvrages par an

Les romans historiques et les polars arrivent en tête du palmarès des ouvrages plébiscités par les adultes. «Ils recherchent souvent des livres assez faciles à lire avec du vocabulaire pas trop riche» détaille Lori MacAdam. 

Chaque année, la responsable achète environ 750 ouvrages. Elle écume les sites internet des librairies francophones du Nouveau-Brunswick et du Québec à la recherche des dernières nouveautés. Les lecteurs peuvent aussi soumettre des demandes d’achat.

«J’essaie de trouver des livres avec des lieux, des façons de parler et d’écrire que les gens d’ici connaissent et, parfois, j’achète des traductions», relate Lori MacAdam. 

Elle doit néanmoins faire des choix difficiles : «Nous avons un budget limité et les livres en français sont beaucoup plus chers que ceux en anglais, surtout ceux avec des couvertures rigides.»

Avec l’ambition d’attirer toujours plus de lecteurs, les bibliothèques proposent également des clubs et des trousses de lecture. «On veut que les gens partagent ce qu’ils ont aimé, qu’ils en parlent autour d’eux pour donner envie aux autres de lire aussi», souligne Lori MacAdam.

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Lori MacAdam est responsable de la collection en français des bibliothèques publiques de l’Î.-P.-É.  (Photo : Gracieuseté)

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