Culture
25 mars 2023 Par Jacinthe Laforest
Le projet Coeur d’artiste a donné à 8 artistes «amateurs» de 50 ans et plus de l’ÎPÉ une occasion de laisser parler leur coeur d’artiste.  Au premier rang, Eileen Chiasson-Pendergast et Colette Arsenault. Au second rang, Gary Gallant, Tracy Arsenault, Kevin Chaisson, Simone Pineau, Robert Pendergast et Louise MacKinnon. (Photo : J.L.)

C’était un réel plaisir de voir défiler sur la scène les huit artistes sélectionnés pour le projet Cœur d’artiste, le volet prince-édouardien d’un projet pan atlantique qui conduira le groupe jusqu’à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, la fin de semaine des 24, 25 et 26 mars.   

Le spectacle Cœur d’artiste a été présenté le dimanche 19 mars au Village musical acadien à Abram-Village, devant une foule provenant de toutes les régions de l’Île, tout comme les artistes sur la scène.  

Dans une mise en scène de Patricia Richard, pour le compte des Francophones de l’âge d’or, les huit artistes ont livré des chansons et des musiques, la plupart créées spécialement dans le cadre du projet.  Nul dou-te que ces nouvelles créations vont enrichir le répertoire original de l’Acadie de l’Île d’une manière significative.  

Simone Pineau de Rustico n’avait pas encore de titre pour sa chanson, qui résume pour elle en quoi consiste un cœur d’artiste.  «Je me suis inspirée du nom de notre spectacle.  Et j’ai exploré ce que ça signifie d’avoir un cœur d’artiste, pas seulement sur la scène, mais tous les artistes et les créateurs», a-t-elle dit en entrevue juste avant le spectacle.  Dans le cadre du projet, elle a travaillé avec l’auteur-compositeur Jerry Edge de la région de Rustico.  «Parfois, je restais bloquée sur une phrase, sur une idée, et j’avais besoin d’aide pour dépasser cela. J’ai aimé ce processus», dit celle qui est maintenant auteure-compositrice et interprète.  

Gary Gallant de la région Évangéline est bien connu pour ses chansons, qu’il n’a pourtant jamais gravées sur disque.  Dans le cadre de Cœur d’artiste il a complété une chanson qui lui tournait dans la tête depuis un bout de temps :  «Je l’ai terminée la semaine passée», a confié Gary Gallant.  Dans le cadre du projet, Gary a profité de l’aide de Lennie Gallant, dont on reconnaissait d’ailleurs la signature, dès les premiers accords, une impression qui s’est dispersée au fur et à mesure que la chanson avançait. 

Louise MacKinnon a offert une chanson vraiment très spéciale pour elle.  Ne parlant pas couramment le français, elle a eu l’aide de Patricia Richard pour traduire une chanson composée par ses parents, Lemmie et Judy Chaisson, il y a environ 40 ans.  «Lemmie fredonnait cette musique qu’il avait composée et j’ai écrit les mots», raconte Judy Chaisson, qui n’était pas au courant du projet de sa fille de tra-duire cette chanson, jusqu’à tout récemment.  «Je ne pouvais pas ne pas lui dire à l’avance alors je lui ai dit», confirme Louise MacKinnon, heureuse que sa mère soit contente du résultat.  

Louise MacKinnon a souvent entendu cette chanson, qui était très appréciée dans les fêtes familiales et communautaires.  «Cette année marque le 10e anniversaire du décès de mon père alors c’est encore plus spécial», dit la musicienne au cœur d’artiste.  

Parmi les autres artistes sur la scène, mentionnons Colette Arsenault et Tracy Arsenault de la région Évangéline au violon, Kevin Chaisson de la région de St.Peters Bay au piano, ainsi que Eileen Chiasson-Pendergast et son fils Robert Pendergast, recrutés indépendamment l’un de l’autre.  

«J’ai composé une chanson où je pose la question “Qui est un vrai Acadien” ?  Au cours de ma vie, j’ai vécu des expériences un peu partout, j’ai rencontré des gens qui m’ont vu comme un vrai acadien et d’autres qui m’ont dit que je parlais bien français pour quelqu’un qui n’était pas vraiment acadien.  J’ai essayé de résumer cela dans une chanson, avec l’aide de mon frère Michael, qui me connaît très bien, et qui écrit de bonnes chansons», dit Robert Pendergast, qui a ainsi signé sa toute première chanson en français.  

Eileen Chiasson-Pendergast a quant à elle composé un monologue rendant hommage aux raconteurs qui, dans ses plus jeunes années, rendaient de grands services dans les villages, fournissant du divertissement tout en transmettant les traditions orales et les histoires des générations précédentes.  «C’est un hommage à notre voisin Manuel qui venait chez nous souvent pour raconter des bouts d’histoire», dit la dame.  

Le spectacle Cœur d’artiste sera présenté à nouveau le dimanche 26 mars à Dieppe au Nouveau-Brunswick.  Toutes les informations sont sur la page Facebook des Francophones de l’âge d’or de l’ÎPÉ.  

Coeurartiste2De gauche à droite, Eileen Chiasson-Pendergast, Simone Pineau, Gary Gallant, Louise MacKinnon, Robert Pendergast (au micro), Tracy Arsenault et Colette Arsenault. (Photo : J.L.)

Coeurartiste3Tracy Arsenault, Colette Arsenault au violon et Kevin Chaisson au piano. (Photo : J.L.)

Coeurartiste4Eileen Chiasson-Pendergast dans son monologue sur le raconteur. (Photo : J.L.)

Coeurartiste5Gary Gallant et Simone Pineau. (Photos : J.L.)

 Coeurartiste6Louise MacKinnon sur la scène et avec sa mère, Judy Chaisson, qui était dans la salle.  (Photos : J.L.)

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