Culture
Par Jacinthe Laforest 
De gauche on voit Jake Charron, Tim Chaisson, Emmanuelle LeBlanc et Pascal Miousse de L’Académie Trad de l’Île.  (Photo : Rachel Peters)

L’Académie Trad de l’Île, c’est la nouveauté de la rentrée culturelle 2022-2023.  L’initiative vient de la collaboration entre quatre musiciens, incluant Emmanuelle LeBlanc et Pascal Miousse de Vishtèn, et Tim Chaisson et Jake Charron de The East Pointers.  Ces deux groupes, affectés par le deuil au cours de la dernière année, veulent continuer à transmettre la joie de la musique.  Les cours commencent le 5 octobre.

Quand il est question de tradition, la transmission n’est pas loin dernière.  «De façon générale, c’est comme ça qu’on apprend la musique traditionnelle, en jouant avec quelqu’un d’autre.  On essaye de reproduire le son, on apprend la mélodie, le rythme.  Et nous, dans Vishtèn, on a toujours participé à des ateliers, tant du côté des participants que des animateurs, un peu partout dans le monde, et je sais que c’est aussi comme ça pour les gars d’East Pointers.  C’est aussi comme ça que nous avons appris», raconte Emmanuelle LeBlanc, une des porte-parole de l’Académie Trad de l’Île.

Bien avant le décès prématuré de la sœur jumelle d’Emmanuelle, Pastelle, qui complétait le trio de Vishtèn, l’idée de lancer une académie Trad acadienne avait été lancée.  «On l’avait même annoncé.  Puis les choses ont changé.  On a mis ça de côté.  Cet été, on a joué avec les gars d’East Pointers et c’est Jake Charron qui a relancé l’idée de lancer une école de musique.  Ça tombait dans nos cordes et on a décidé de se lancer là-dedans.  On commence avec une session, et on va voir comment ça évolue», dit Emmanuelle. 

Deux formules sont mises à l’essai : une session de 10 semaines, à raison d’une leçon par semaine, et une formule week-end d’une journée.  

Les cours de la session de 10 semaines s’adressent aux tout-petits (4-6 ans), et aux musiciens de niveaux débutants, intermédiaires et avancés de tous âges, tous les mercredis du 5 octobre au 7 décembre au Carrefour de l’Isle-Saint-Jean à Charlottetown de 15 h 30 à 17 h 45.   «Nous avons absolument voulu faire un groupe pour des jeunes, car c’est là que la transmission commence», dit Emmanuelle.  

Les cours seront offerts dans plusieurs disciplines : le violon avec Tim Chaisson et Pascal Miousse, la guitare et le piano avec Jake Charron, ainsi que la gigue, la podorythmie, le bodhrán, le chant et la turlutte acadienne avec Emmanuelle LeBlanc.  

Selon la musicienne, l’intérêt est déjà manifeste.  «On a des inscriptions déjà, alors qu’on a lancé l’invitation seulement la semaine dernière», dit-elle.  

Pendant plusieurs années, les trois membres de Vishtèn ont été des formateurs invités au camp de musique de Bar Harbor, Acadia Trad School.  «Celui qui a mis sur pied ce camp est un ami à nous.  Un jour, on lui avait dit que les camps de musique étaient populaires et c’est après cela qu’il a créé son école.»

De 2013 à 2019, l’Acadia Trad School a bien fonctionné.  Le festival de 2020 devait être le dernier, mais la pandémie a fait en sorte que l’aventure se termine en 2019.  

«On a enseigné là et partout ailleurs aux États-Unis, en Australie, en Europe, avec toutes sortes de publics.  Et on a toujours aimé cela, transmettre la musique.»

La musique est aussi ce qui aide les quatre musiciens affectés par le deuil à avancer.  «Pastelle était une personne inspirante et généreuse, qui n’aurait pas voulu qu’on arrête de vivre.  Au contraire.  Et faire de la musique nous aide vraiment à passer à travers.  Et on a plusieurs projets à terminer.  Il y a encore des enregistrements de Pastelle dans l’ordinateur de Pascal.  On va sortir des choses dans les prochains mois», annonce Emmanuelle LeBlanc.  

Un ambitieux projet de vidéo, financé par le Conseil des arts du Canada, devrait également être mené à terme dans la prochaine année.  

academietradL’Académie Trad de l’Île prend son envol avec une première session de 10 semaines, à raison d’un cours pas semaine.  Il y aura également deux journées d’ateliers, une plus tard en octobre et une autre plus tard en novembre.  Les informations sont disponibles sur la page Facebook de Vishtèn, comme le montre la capture d’écran ci-haut. 

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