Alors que l’entrée en fonction, le 24 février, du nouveau président du Collège de l’Île, Dr Hadi Naour, est une bonne nouvelle en soi, le déménagement hâtif des employés de Wellington vers le Centre Belle-Alliance a de quoi surprendre. En dernière heure avant d’aller sous presse, le lundi 24 février, La Voix acadienne a pu joindre le président du conseil d’administration du Collège, Martin Marcoux, qui avoue que le déménagement ne s’est pas fait dans les règles.
Lorsqu’il a quitté l’Île pour ses vacances, le 13 février dernier, Martin Marcoux affirme que le déménagement ne devait pas se faire avant plusieurs semaines. «On voulait d’abord accueillir notre nouveau président, le Dr Hadi Naour, qui nous arrive de l’Ontario avec un parcours parfait pour le poste et de grandes compétences. Nous sommes ravis qu’il ait accepté de travailler avec nous», dit Martin Marcoux.
Président depuis un peu plus de deux ans, Sylvain Gagné, dont le contrat finissait en juin prochain, avait signifié son intention de mettre fin à son contrat plus tôt. «Nous avons lancé une démarche de recrutement juste un peu plus tôt que prévu, car Sylvain n’avait pas l’intention de renouveler son contrat.»
Sylvain Gagné a quitté son poste le 14 février, alors que le nouveau président est entré en fonction 10 jours plus tard. Dans l’intervalle, pour assurer la transition et la bonne transmission des dossiers, Darlene Arsenault a été appelée en renfort. Cette dernière avait assuré l’intérim après le départ de Donald DesRoches et avant l’entrée en fonction de Sylvain Gagné.
Lors de cet intérim de neuf mois qui date d’environ trois ans, Darlene Arsenault était bien au courant des démarches qui avaient été entreprises, quelque temps auparavant, pour établir un véritable campus, doublé de résidences, à Summerside. Cette perspective avait déclenché un branle-bas de combat des résidents de la région Évangéline, qu’elle avait d’ailleurs dû gérer.
Sa surprise a été totale lorsqu’elle s’est présentée au travail à Wellington le mardi 18 février. «J’ai eu la surprise de découvrir que les locaux étaient vides et que je devais me rendre à Summerside. Je pense que relativement peu de gens savent que le Collège a quitté ses locaux de Wellington», suppose-t-elle.
Le bail de location des locaux de la Société de développement de la Baie acadienne arrive à échéance à la fin du mois de juin, en même temps que l’année d’étude prend fin. «C’était notre intention d’annoncer publiquement que nous n’avions pas l’intention de renouveler ce bail. Nous voulions faire les choses dans les règles et expliquer nos raisons à la communauté de façon appropriée. Mais, entre-temps, une personne à l’emploi du Collège a pris sur elle de lancer l’opération du déménagement vers le Centre Belle-Alliance. J’attribue cette décision à une série de malentendus et nous en sommes profondément désolés. Ce n’est pas du tout ce qui était prévu», assure Martin Marcoux, qui a constaté la situation en revenant de vacances dans la nuit du 23 au 24 février.
Pour l’avenir, personne ne sait encore dans quelle mesure le Collège conservera des locaux à Wellington. «La principale raison de notre déménagement, c’est pour s’aligner avec notre plan stratégique, qui veut que nous soyons plus présents dans les communautés, incluant Charlottetown, Summerside et Évangéline, éventuellement. L’autre raison, c’est que les locaux de Wellington coûtent très cher et qu’ils étaient très peu utilisés. Le Collège n’est pas dans une situation qui permet de jeter l’argent par la vitre. Mais encore une fois, je le répète, ça ne devait pas se passer comme cela du tout», affirme Martin Marcoux.
L’abandon des locaux est évident. Le Collège aurait cependant conservé deux salles de classe fonctionnelles pour les étudiants qui voudront y faire leurs cours, d’ici la fin du bail. La situation sera à réévaluer à ce moment-là. (Photo : Jacinthe Laforest)
Les cours du programme d’éducation à la petite enfance sont offerts au Carrefour de l’Île-Saint-Jean, comme le dit cette affiche, sur le babillard à l’entrée communautaire de l’établissement. (Photo : Jacinthe Laforest)