De Rustico à Tignish en passant par Abram-Village, les centres scolaires-communautaires francophones tissent des liens forts avec les écoles. Ils multiplient les activités pour les élèves et leurs familles afin de forger le sentiment d’appartenance et de communauté. Les directrices insistent également sur l’importance d’activités fédératrices comme le festival Meat Pie.
«On travaille très proche avec l’école [Saint-Augustin] et le centre de la petite enfance pour engager les familles dans la vie en français, c’est notre priorité», affirme Andréa Deveau, directrice du Conseil acadien de Rustico.
«On est une très petite communauté, alors on travaille fort pour faire avancer la francophonie, la culture acadienne et le sentiment d’appartenance», ajoute la responsable.
Épluchage de blé d’Inde, soirée portes ouvertes ou «Voir grand», le centre communautaire propose plusieurs activités aux jeunes familles dont les enfants sont scolarisés au centre de la petite enfance et à l’École Saint-Augustin.
«On est ancré dans nos traditions, mais c’est une formule qui marche, ça permet aux parents de se rencontrer», assure Andréa Deveau.
Pour Halloween, la soirée «Voir grand - Sur le sentier des racines» réunira les familles autour d’une chasse au trésor avec des mots en français.
Aux yeux d’Andréa Deveau, ce type d’animations permet aux enfants qui n’utilisent pas le français à la maison de le parler à l’extérieur des salles de classe.
Pour les familles exogames ou celles ayant perdu la langue, les soirées «Voir Grand» sont néanmoins bilingues.
«En mode planification»
«On met l’emphase sur le français, mais tout le monde peut s’exprimer dans la langue où il est le plus confortable», précise Andréa Deveau.
La responsable note cependant une «belle évolution» depuis dix ans : «Avant les comités de parents étaient toujours en anglais, dans les derniers trois-quatre ans, c’est en français.»
Plus à l’Ouest, en région Évangéline et à Tignish, les centres scolaires et communautaires travaillent également en étroite collaboration avec les écoles.
Les directrices du Conseilscolaire-communautaire Évangéline (CSCÉ) et du Conseil Rév. S.-É.-Perrey, Karine Gallant et Monique Arsenault, évoquent les fêtes de la rentrée, les pique-niques avec les élèves, les soirées portes ouvertes et «Voir grand» ou encore les animations avec Cap enfants.
En octobre, le CSCÉ organisera aussi une activité d’accueil pour les nouveaux élèves issus de l’immigration dans le cadre de la communauté francophone accueillante Bienvenue Évangéline.
«On est encore en mode redémarrage et planification, mais on réfléchit à des choses qui ont plu les années précédentes et qu’on pourrait peut-être refaire», observe Karine Gallant.
Elle évoque notamment la mini-version de l’Exposition agricole et du Festival acadien ainsi que les activités ‘Préservons la planète’ en lien avec les classes de science de l’École Évangéline.
De son côté, Monique Arsenault est en train de planifier la programmation artistique et culturelle pour les élèves de l’École Pierre-Chiasson tout en réfléchissant au lancement d’activités intergénérationnelles, «bien appréciées par la communauté». Elle annonce par ailleurs la reprise des cours communautaires de claquette et de violon.
Rassembler autour de la culture acadienne
Les trois centres scolaires et communautaires se préparent aussi au festival Meat Pie. La compétition de pâté acadien, qui réunit les six régions francophones de l’île, aura lieu à la fin de l’automne en collaboration avec la Banque des Fermiers de Rustico.
«C’est une belle activité qui rassemble la province autour de la culture acadienne» salue Andréa Deveau à Rustico.
«C’est une force de se retrouver avec les autres centres et ça permet de se faire connaître», renchérit Karine Gallant à Abram-Village.
À plus long terme, Monique Arsenault mentionne la 16e édition du Festival hivernal et Andréa Deveau, le marché de Noël. Pour 2026, les directrices des CSC parlent de la Chandeleur, de Mardi gras ou encore des Rendez-Vous de la Francophonie.
«On essaie de faire des activités pour tout le monde, de 0 à 100 ans», insiste Monique Arsenault. Elle cite notamment les cours de danse pour les 45 ans et plus ainsi que les activités du Club des aînés des cœurs joyeux.
À Rustico, Andréa Deveau organisera, à partir du 17 septembre, des sessions de pickleball pour les adultes débutants les mardis et jeudis soirs.