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Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Selon Isabelle Dasylva-Gill, directrice générale de la SAF’Île, l’accès à des services de qualité en français est une «chasse au trésor». (Photo : Marine Ernoult)

Améliorer l’accès aux services en français, mais aussi le statut des centres scolaires et communautaires, obtenir un meilleur suivi de l’utilisation des fonds réservés aux francophones, cet automne, la SAF’Île compte se faire entendre auprès du gouvernement provincial. Du côté de la jeunesse et des femmes, les organismes multiplieront les projets pour aider les plus vulnérables, créer des liens et donner le goût du français. 

«Nous avons beaucoup de suivi à faire sur des dossiers qui n’ont pas encore abouti, il faut qu’on pousse plus pour y arriver», partage Isabelle Dasylva-Gill, directrice générale de la Société acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard (SAF’Île). 

Parmi les sujets brûlants figure la reconnaissance officielle du statut particulier des six centres scolaires et communautaires. Depuis plus d’un an, la SAF’Île plaide le dossier auprès du gouvernement provincial.

«Nos centres sont considérés comme des écoles anglophones alors que ce ne sont pas du tout les mêmes enjeux, déplore Isabelle Dasylva-Gill. Ce sont des espaces de vie en français qui jouent un grand rôle dans le développement de nos communautés.»

Aux yeux de la cheffe de file communautaire, cette reconnaissance contribuerait à sensibiliser les politiques et fonctionnaires provinciaux aux réalités des francophones en situation minoritaire. 

L’amélioration de l’accès aux services en français est un autre cheval de bataille de la SAF’Île. Depuis un an, l’organisme réclame la modernisation de la loi provinciale sur les services en français, vieille de dix ans, ainsi que la création d’un poste de navigateur qui aiderait les usagers à s’y retrouver dans l’offre en français. 

Manque de transparence 

«C’est une véritable chasse au trésor pour avoir accès à des services de qualité, regrette Isabelle Dasylva-Gill. Et il n’y a pas de constance, un jour la personne qui parle français est là, le lendemain elle est absente, c’est inéquitable.»

La SAF’Île attend également de voir comment le gouvernement de Dennis King compte utiliser l’argent reçu du fédéral pour la communauté francophone et acadienne de l’île.

Suite à la signature d’une entente bilatérale de financement entre Ottawa et la province, un plan d’action devrait être bientôt dévoilé. 

Isabelle Dasylva-Gill demande par ailleurs aux autorités provinciales de faire preuve de plus de transparence sur l’utilisation des financements. 

«Nous n’avons pas de rapport global et détaillé, c’est extrêmement compliqué de savoir où va l’argent, quel fond est utilisé pour quoi», déplore-t-elle. 

Du côté d’Actions Femmes ÎPÉ, la recherche sur le parcours de survivantes de violences, menée en partenariat avec l’Université de Moncton, sera publiée fin novembre.

L’organisme féministe réfléchit à la création d’une ligne de soutien en français, disponible en tout temps. Au bout du fil, des francophones pourraient orienter les femmes vers les services appropriés.

«Nous ne voulons pas repartir de zéro, nous voulons adapter ce qui existe déjà», explique Emmanuelle Billaux, directrice générale d’Actions Femmes.

Elle évoque l’établissement de partenariats avec des organismes en place et pourquoi pas la création d’une ligne nationale dédiée aux francophones en milieu minoritaire. 

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Emmanuelle Billaux, veut jumeler de nouvelles arrivantes avec des femmes originaires de l’île pour faciliter l’intégration sociale des immigrantes. (Photo : Gracieuseté)

Marrainage et improvisation 

En plus du lancement de cercles de discussion et d’une campagne de sensibilisation aux maladies féminines, Emmanuelle Billaux et son équipe démarrent un nouveau projet de marrainage. 

L’objectif est de jumeler de nouvelles arrivantes avec des femmes originaires de la province ou installées depuis longtemps, en fonction de leur proximité géographique et de leurs centres d’intérêt. 

«Quand on arrive, c’est important d’avoir un ancrage dans la société, surtout avant l’hiver où les gens sortent moins», souligne Emmanuelle Billaux. 

Dans les années à venir, la responsable veut également «développer la sensibilisation du grand public sur les questions de violence et de consentement et poursuivre le travail dans les écoles.»

Le directeur général de Jeunesse acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard (JAFLIPE), Audrick Mofor, veut lui aussi renforcer les liens avec la Commission scolaire de langue française (CSLF). 

Il prévoit notamment une nouvelle tournée dans les écoles dans les prochains mois. Il est par ailleurs en discussion avec la CSLF pour mettre sur pied des cours d’improvisation et d’art oratoire. 

«J’aimerais créer une culture de l’improvisation à l’île, pour inciter les jeunes à parler français en s’amusant», affirme-t-il. 

En attendant, six jeunes de JAFLIPE participeront au Forum jeunesse pancanadien à Ottawa fin octobre. 

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Le directeur général de JAFLIPE, Audrick Mofor, organisera un camp d’hiver au Québec en partenariat avec des organismes jeunesse québécois. (Photo : Jacinthe Laforest, La voix acadienne)

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