De Rollo-Bay à Summerside en passant par Charlottetown, les centres communautaires francophones prévoient de nombreuses activités pour faire vivre le français dans l’espace public, s’ouvrir à la diversité, tisser des liens au sein de la communauté et attirer les jeunes.
«Cette année, nous voulons faire plus de choses à l’extérieur des murs du Carrefour pour montrer que l’on peut parler français partout à Charlottetown», affirme le directeur général du Carrefour de l’Isle-Saint-Jean, Emile Gallant.
Début octobre, le centre scolaire et communautaire organisera ainsi une sortie familiale dans un labyrinthe de maïs, suivie d’un souper.
«Ça répond aux besoins de la communauté qui voulait le plus d’activités possibles avec de jeunes enfants», explique Emile Gallant. L’an dernier, le Carrefour avait déjà organisé une sortie à la piscine qui avait réuni 200 personnes.
Plusieurs autres évènements culturels sont prévus. Le 25 septembre, la Famille LeBlanc viendra se produire au Carrefour pour une soirée de danse. Plus tard dans l’année, le groupe néo-brunswickois ABOiTEAU ainsi que le groupe autochtone québécois Maten donneront des concerts.
«S’ouvrir à la diversité de la nouvelle Acadie»
Pour inciter les jeunes à assister aux spectacles, le Carrefour offre des billets gratuits aux étudiants de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (UPEI), du Collège de l’Île et du Collège Holland.
«Nous voulons développer cette clientèle, inciter les étudiants du bac en éducation de UPEI à venir pour leur donner envie de rester à l’île», souligne Emile Gallant.
Le Carrefour poursuit par ailleurs ses Vendredis Francos et ses soirées internationales, inaugurés l’an dernier. Le premier repas, sous le thème de l’Afrique et de la Méditerranée, aura lieu cet automne. Deux autres devraient suivre au cours de l’année.
«C’est une manière pour les gens de s’ouvrir à la diversité de la nouvelle Acadie sans avoir à voyager trop loin», observe Emile Gallant.
Au Comité acadien et francophone de l’Est (CAFE) à Rollo-Bay, la directrice par intérim, Tina Peters-White, constate également qu’il y a de plus en plus de diversité au sein de la communauté : «Nous voulons organiser plus de choses pour célébrer la beauté de toutes ces cultures.»
La responsable aimerait notamment poursuivre le partenariat avec l’organisme PEI Community Navigators, qui aide les nouveaux arrivants à s’installer en région rurale.
En plus des traditionnelles activités bilingues, Tina Peters-White souhaite planifier des soirées intégralement francophones pour répondre aux besoins des immigrants, de plus en plus nombreux à ne parler que français.
«Mais nous continuerons à promouvoir les deux langues, car nous sommes dans une région où les Acadiens ont perdu le français», précise-t-elle.
Du théâtre à Summerside
Tina Peters-White évoque par ailleurs les activités du groupe jeunesse Acad’EST, investi dans la promotion du français en dehors des salles de classe. Une nouvelle soirée Nuit blanche et une mini-version du festival #JeSuisFier pourraient se tenir cette année.
Intéresser les jeunes aux activités communautaires est loin d’être évident, comme le constate Stéphane Bouchard, responsable de la gestion des évènements au Centre Belle-Alliance de Summerside.
«On essaie toujours d’aller chercher le plus de monde possible, mais c’est difficile de faire venir les élèves de la 9e à la 12e année, ils sont déjà pris par plein d’occupations à l’extérieur», relève-t-il.
Pour tenter de les attirer, le Centre Belle-Alliance a noué un partenariat avec une école de musique.
Stéphane Bouchard annonce également la venue d’une troupe de théâtre du Nouveau-Brunswick. La compagnie proposera la pièce Vent à vendre le 26 novembre. «C’est quelque chose de nouveau, mais c’est dans notre mission d’ouvrir la communauté à toutes les formes de culture en français.»
Et bien sûr, le Festival de la Citrouille aura traditionnellement lieu du 17 octobre au 1er novembre. Concert de jazz, brunch, danse carrée, de nombreuses animations seront offertes.