Darlene Arsenault aurait pu gagner le prix de l’Acadienne de l’année n’importe quand au cours des années, mais en 2024, c’était son tour. Et elle était absente. «Elle est à Ottawa pour garder quatre de ses 16 petits-enfants, avec mon père Normand, alors je dirais qu’elle mérite aussi le prix de Mémé de l’année», a dit Amy Arsenault, fille de Normand et de Darlene lorsqu’en compagnie de son frère Miguel, elle a accepté le prix.
C’est Jeanne Gallant, vice-présidente de l’Exposition agricole et le Festival acadien de la région Évangéline, qui a eu l’honneur de dévoiler, indice par indice, l’identité de la personne lauréate du prix de l’Acadien ou Acadienne de l’année 2024.
Et tous les indices ont mené à Darlene Arsenault :
1- une personne exceptionnelle, dont l’ambition, le dévouement et la débrouillardise ont marqué son parcours dans divers domaines. Sa capacité à s’adapter et à innover a souvent été saluée par ses pairs qui voient en elle un modèle de résilience et d’efficacité;
2- une personne diplômée de l’École Évangéline en 1976 qui a poursuivi ses études à l’Université de Moncton pour obtenir un baccalauréat en éducation. Pendant plus de 32 ans, elle a consacré sa vie au domaine de l’éducation à divers niveaux – en enseignement, en direction et en administration - inspirant élèves et collègues avec sa passion et son énergie inépuisables. On l’a décorée de plusieurs prix, y compris la Pomme d’or professionnelle et le prix d’excellence en enseignement de la PEITF.
3- une personne qui est une figure dynamique et innovante dans le domaine communautaire, faisant partie, entre autres, de la Société Saint-Thomas-d’Aquin, de la Fédération des francophones hors Québec, du Comité consultatif des communautés acadiennes, des Francophones de l’âge d’or et de l’Association des enseignants à la retraite de l’Î.-P.-É.
4- une personne qui a montré un engagement remarquable aux camps de développement personnel et social des jeunes au Centre Goéland/Village des sources ; qui est une grande bénévole qui joue un rôle important dans la promotion de la culture acadienne, s’engageant à faire rayonner les valeurs de sa communauté;
5- une personne qui poursuit de nombreux projets : cette année, elle a mis sur pied un regroupement de plus de 30 veuves pour leur permettre de briser leur isolement et de s’entraider, un club d’artisanat régional pour les aînés et un projet de développement personnel pour filles et femmes basé sur l’œuvre d’Angèle Arsenault.
Darlene Arsenault est la fille d’Orella et Julien Arsenault de Wellington. Elle est l’épouse de Normand et elle vit «au faîte de la butte à Saint-Chrysostome».
Secret bien gardé
Quelques minutes avant le spectacle de clôture et la présentation du prix, le président de l’Exposition agricole et le Festival acadien de la région Évangéline, Éric Richard, refusait toujours de donner la moindre indication sur l’identité du ou de la lauréate. «Cette année, c’est exceptionnel. On est deux sur le conseil qui connaissons l’identité du gagnant. En général, il y a une seule personne. On est bons pour garder le secret. Cette année, quand on a su que Darlene serait absente, on a dû mettre plus de monde au courant», a indiqué Éric Richard.
Un appel à candidatures est lancé quelques mois avant l’événement. La candidature de Darlene Arsenault a été soumise, entre autres, par la Coopérative de développement culturel et patrimonial de Mont-Carmel.
Des réactions d’espoir
Au micro avec son frère Miguel pour accepter le prix au nom de leur mère, Amy Arsenault a admis que depuis longtemps elle taquinait sa mère, lui demandant quand son tour viendrait. En expliquant que sa grand-mère Orella avait reçu le prix en 1999 et que son grand-père Julien avait aussi reçu ce prix en 2001, elle s’est exclamée : «C’est dans la famille. Mes grands parents puis ma mère… Ça veut dire que j’ai une chance aussi», a-t-elle dit avec humour.
Miguel, pour sa part, s’est demandé, sans trop y croire, si maintenant que sa mère avait reçu ce prix, elle allait «enfin» arrêter de faire du bénévolat.
Darlene Arsenault a fait parvenir un message de remerciement à la communauté, disant que sa communauté est chère à son cœur et que son bénévolat fait partie de l’héritage qu’elle a reçu de sa famille et de l’environnement où elle a grandi.