Profitant d’une bonne santé et respectivement âgés de 87 et 88 ans, Martin et Lorraine Gallant de Saint-Raphaël, autrefois de Mont-Carmel, souligneront, le 12 août, leur 65e anniversaire de mariage. «Nous avons décidé de seulement faire une fête en famille au chalet le dimanche 11 août», dit Lorraine Gallant.
«Nous avons eu une bonne vie et avons encore une bonne vie. La santé est bonne, nous avons notre chalet au bord de l’eau et nos enfants arrivent à l’âge de la retraite. Nos petits-enfants vieillissent et nous avons aussi une arrière-petite-fille, qui est née pendant la COVID», raconte le couple, lors d’une rencontre à son chalet sur le bord de l’eau à Mont-Carmel.
Martin Gallant est natif de Mont-Carmel. La grande maison où il a grandi, presque en face de l’église de Mont-Carmel, existe toujours. Dernier-né de la famille, arrivé 20 ans après son frère et ses trois sœurs, Martin était encore jeune lorsque son père, plus âgé que sa mère, est décédé. «Ça a été difficile, car c’est moi qui ai repris la ferme. Mon père avait fait un “will“, un testament, et c’est le curé qui est venu lire le «will» juste après les funérailles. J’avais autour de 16 ans. Et j’avais déjà commencé à sortir avec Lorraine», raconte Martin Gallant.
Lorraine, native d’Abram-Village, se destinait à une carrière d’enseignement. Elle voulait aussi vivre sa jeunesse. Pendant un an, elle a vécu à Toronto où elle a enseigné. «Nous étions cinq filles de la région Évangéline dans le même appartement. J’étais partie avec une autre Lorraine Arsenault. Elle, elle est restée par là et moi je suis revenue. La grande ville ce n’était pas pour moi.»
Le 12 août 1959, à 9 h 30 du matin, en l’église Notre-Dame-du-Mont-Carmel, Martin et Lorraine se sont mariés. Bien sûr, la grande maison de six cham-bres à coucher était pleine de monde. Pour avoir un peu de paix, les nouveaux mariés sont partis tout de suite pour un séjour de deux semaines en Nouvelle-Écosse, si bien que le traditionnel souper offert par la famille n’a pas eu lieu. À leur retour, un grand repas de no-ces a été organisé. «On a mê-me remis nos habits de mariage», se souvient Lorraine.
Les enfants ont commencé à arriver dès les premières années. «À mon troisième, j’en avais trois aux couches. C’était du travail. Et je ne voulais pas perdre ma licence d’enseignante alors quand on m’a demandé d’aller enseigner à l’école à Mont-Carmel, j’ai accepté. On s’est arrangés», dit-elle.
Pendant ces années, la ferme faisait vivre la famille et un peu plus. Puis, la décision de vendre a été prise. «Notre fils, Jules, travaillait avec moi. Je pense qu’il aimait le travail de la ferme. Il a même construit sa maison tout près de la nôtre pour être proche. Mais pour que la ferme puisse faire vivre deux familles, il aurait fallu agrandir et mettre beaucoup d’argent. Et on n’a pas été dans cette direction», note Martin Gallant.
La vente de la ferme a été une grande étape et a aussi signifié un changement de vie. «On s’est acheté un campeur et chaque hiver, pendant 22 ans, on partait en Floride. Avec le temps, on s’est fait des amis et on les voyait chaque hiver. Ça nous prenait quatre jours pour nous rendre», dit le couple.
Maintenant, le couple passe ses étés au chalet aménagé sur un terrain que possédaient les parents de Martin. «Ici, c’était un terrain qui était bon pour les pommes de pré. Il en pousse encore.»Le terrain étant relativement grand, Martin a vendu quelques lots à des amis qui voulaient profiter d’une occasion inespérée. Des petits chalets «pour emporter» ont été mis en vente. Très vite, les lots ont été arpentés et achetés et ont accueilli les petits chalets. «Nous étions quatre enseignantes et nous passions nos étés ici», dit Lorraine, avec une pensée pour ses amies enseignantes.
Lorraine et Martin ont quatre enfants, cinq petits-enfants et une arrière-petite-fille, née pendant la COVID. «Les temps changent. Les priorités sont différentes de quand on était plus jeunes. Et le climat est différent. Dans l’ancien temps, l’air était pur. Je pouvais passer des journées dehors et ça ne me dérangeait pas. Maintenant, le soleil est plus fort on dirait. Aussi quand j’étais jeune, il n’y avait pas de bibittes et d’insectes comme il y a aujourd’hui. Mais il y avait beaucoup d’hirondelles qui avaient leurs nids dans les falaises. Elles mangeaient des maringouins, des bibittes à patate et les autres pestes. Je les vois à nouveau, les hirondelles, elles semblent être de retour, mais pendant longtemps, on n’en voyait plus du tout», a observé Martin.
Joyeux anniversaire de mariage à Martin et Lorraine Gallant.