L’année 2023 marquait les 30 ans d’existence de la résidence de soins communautaire Le Chez-Nous, à Wellington. Pour souligner ce jalon important, et pour que personne n’oublie les débuts, deux livres sont maintenant disponibles. Un lancement conjoint aura lieu ce vendredi 7 juin à 14 heures à la résidence alors que le livre principal a été présenté en primeur pendant le Salon du livre de l’Île-du-Prince-Édouard.
Plus tôt en 2024, La Voix acadienne a publié un article autour de Lorraine Gallant, qui venait de faire paraître un livre sur les débuts du Chez-Nous, tels qu’elle-mê-me et sa grande amie Louise Arsenault les ont vécus. Un nouveau livre relatant les 30 premières années du Chez-Nous vient tout juste d’être lancé. Pourquoi deux livres?
«Au début, il devait y en avoir qu’un seul», assure l’auteur Raymond J. Arsenault.
Il raconte qu’à l’approche du 25e anniversaire de l’établissement, Lorraine Gallant, cofondatrice et résidente, l’avait approché pour écrire un livre à partir de ses archives et dossiers considérables. Le projet arrivait trop tard dans l’année anniversaire pour être réalisé, mais le 30e anniversaire serait bientôt là.
«Ceux qui connaissent Lorraine Gallant savent qu’elle n’oublie pas et ce projet lui tenait à cœur. Elle a relancé l’idée, le conseil d’administration a approuvé et on s’est mis au travail. Très vite, je me suis rendu compte qu’il y avait deux directions, deux raisons bien différentes d’écrire un livre et que ça serait mieux de faire deux projets séparés. C’est ce qu’on a fait», dit Raymond J. Arsenault.
Forcément, des informations et anecdotes se recoupent et se croisent dans les deux ouvrages, mais le livre de Lorraine parle des débuts, tandis que le livre «officiel» couvre les trois décennies qui ont suivi ces «débuts».
Sans les bénévoles, le Chez-nous n’existerait pas
Autant pour le livre de Lorraine que pour celui de l’organisation, Raymond J. Arsenault a fouillé les archives, les coupures de journaux, autant de La Voix acadienne que du Journal Pioneer où il travaillait pendant les années de planification et de construction de l’établissement et il est resté marqué par la détermination des gens à faire en sorte que les personnes âgées puissent rester dans leur région. «Sans les bénévoles, le Chez-nous n’existerait pas. Il a fallu faire des quantités de collectes de fonds pour trouver une partie du financement localement. On a fait de nombreuses campagnes, et les gens ont été tellement généreux. Et même après la construction, on a embauché du personnel selon les budgets, mais il y avait de nombreuses autres tâches. À un moment donné, il y avait 300 bénévoles actifs au Chez-Nous. Après ça s’est stabilisé à “seulement“ 250», a-t-il dit, avec beaucoup d’admiration, lors de la causerie de lancement, animée par Georges Arsenault.
Des employées témoignent
Le livre intitulé Les 30 premières années de la coopérative Le Chez-Nous comporte de très nombreuses photos ainsi qu’une liste des quelque 250 résidents qui y ont séjourné et les membres des conseils d’administration. «On aurait voulu mettre aussi une liste de tous les employés, mais ça n’a pas été possible», dit l’auteur.
Par contre, deux employées étaient présentes et ont témoigné, lors de la causerie de lancement, de leur attachement à l’établissement.
«Je me souviens qu’une fois, j’avais appris qu’une de nos résidentes était morte. J’ai tellement pleuré que mon mari m’a rappelé que c’était “juste une job“ raconte Nora Arsenault. Mais je lui ai fait comprendre que c’est comme ma famille. Je passe plus de temps avec eux que j’en passe avec lui. Même quand on a des résidents qui doivent partir dans un foyer de soins de longue durée, c’est dur pour nous, à chaque fois», dit Nora, qui a commencé à travailler au Chez-Nous dans les premières années, comme cheffe de cuisine, poste qu’elle a conservé pendant 25 ans. À présent, elle aide à coordonner les activités pour les résidents.
Tammy Strongman est la superviseuse des préposés aux soins. «J’étais sur place quand l’incendie s’est déclaré, en janvier 2021. Je revois ça comme si j’étais dans un film. On avait nos plans d’urgence, mais quand ça devient réel, ce n’est pas pareil», dit-elle à propos de cet épisode qui, par chance, n’a causé que des désagréments.
Tous ces événements, incluant la pandémie, les agrandissements successifs, incluant le plus récent, qui devait permettre d’ouvrir une aile de soins de longue durée, sont relatés dans le livre abondamment illustré qui est maintenant en vente.
Rappelons qu’un lancement officiel plus local des deux ouvrages marquant les débuts et les 30 premières années du Chez-Nous aura lieu le vendredi 7 juin à 14 heures au Chez-Nous, parmi les résidents, leurs familles et les membres de la communauté.
Le livre est abondamment illustré de photos d’archives. (Photo : J.L.)