Lire à voix haute à son enfant c’est bien, mais lire à voix haute avec son enfant, c’est encore mieux. Interagir, parler du livre, élaborer des scénarios possibles, autant de façons d’engager l’enfant dans l’histoire et le contenu du livre.
En marge du Salon du livre de l’ÎPÉ, l’autrice d’albums pour enfants, Martine Arpin, est venue faire la lecture aux enfants de prématernelle à la 2e année dans le cadre d’un «petit» Voir Grand, qui a eu lieu le lundi 27 mai au Centre Belle-Alliance à Summerside.
Pendant que les enfants étaient assemblés pour vivre les aventures de Philémon l’ornithorynque, les parents avaient leur propre «petit» Voir Grand, avec une animation fournie par Diane Bernier Ouellette, à propos de l’importance et des bienfaits de la lecture à voix haute avec l’enfant.
«Dans le milieu scolaire, on s’inquiète de plus en plus des effets des écrans (téléphones et tablettes) sur le développement du cerveau des jeunes enfants. Ça affecte entre autres la concentration. La lecture à haute voix avec son enfant, au contraire, favorise la concentration, la curiosité, le vocabulaire, la connexion avec le parent et l’imagination», dit Diane Ouellette, spécialiste en littératie.
Lire à son enfant et lire avec son enfant
Diane Ouellette prodigue deux conseils aux parents pour améliorer l’expérience de la lecture à haute voix avec leurs enfants.
- Conseil #1
Parlez du livre, des personnages, décrivez les images ensemble, posez des questions, parlez des émotions, imaginez les prochaines actions, etc.
- Conseil #2
Élevez le langage. Lorsque vous lisez avec votre enfant, ajoutez quelques mots plus précis, à certains moments du livre. «Oui, c’est un chien… C’est un Dalmatien. Et regarde, il creuse un trou avec son museau. Je me demande pourquoi».
Ajouter et fournir des informations qui ne sont PAS forcément écrites dans l’histoire aide à développer le vocabulaire, mais fait aussi de cette version augmentée une version qui n’existe nulle part ailleurs.
Dans les familles exogames, la lecture à haute voix en anglais avec le parent anglophone, permet, elle aussi, de développer le vocabulaire, mais moins qu’en français. «En anglais, la langue des livres et passablement la même que la langue parlée. En français, ce n’est pas le cas. La langue écrite est plus littéraire que la langue parlée. Il y a de grandes différences. C’est donc important d’exposer les jeunes à ce niveau de langue, et la meilleure manière de le faire est par les livres», dit Diane Bernier Ouellette, citant la recherche.
C’est important de lire des histoires, mais lire toutes les sortes de livres est encore mieux. «Les recherches disent que les enfants qui ont de bonnes connaissances sur plusieurs choses comprennent mieux ce qu’ils lisent. Trouvez ce qui intéresse votre enfant. S’il aime les araignées, achetez-lui un livre sur les araignées. S’il en veut 100, achetez en 100», dit-elle.
Les parents dans la salle étaient surtout francophones, mais également anglophones, si bien que les informations ont été transmises aussi bien en anglais qu’en français.
Chaque famille a reçu un chèque cadeau à dépenser au Salon du livre, qui allait commencer quelques jours plus tard.
Avec l’été et les vacances qui approchent, Diane Ouellette a profité de l’occasion pour inciter les parents à multiplier les occasions de parler français avec les enfants. Même durant l’année scolaire, le temps passé à l’école ne suffit pas pour assurer un bon niveau de bilinguisme. Pendant l’été, pour certains, c’est encore plus difficile de trouver des occasions de parler français. C’est dans cette optique que la Fédération des parents publie au début de chaque été un calendrier des activités à faire en français dans la province. Également, le site Web de la Fédération des parents est rempli de ressources classées selon les âges, pour augmenter la routine francophone des enfants pendant l’été et à longueur d’année.