Entré en fonction le 31 octobre à titre de directeur général de l’organisme jeunesse provincial, JAFLIPE, Audrick Mofor a été surpris que les gens à qui il se présentait lui disent : «Bon courage». Il sait qu’il y a beaucoup à faire et ça ne lui fait pas peur.
Depuis quatre mois au Canada, en provenance du Cameroun, Audrick Mofor ne cherchait pas à rester au Canada et il ne cherchait pas sérieusement un emploi. Pourtant, l’offre d’emploi de direction générale de JAFLIPE s’est trouvé un chemin jusqu’à lui et il a postulé.
Au Cameroun, Audrick Mofor est entrepreneur. À l’âge de 18 ans, il a fondé un organisme à but non lucratif, Sourire d’enfants (SDE) qui, grâce à des partenariats, notamment en France, améliore les conditions de scolarisation des jeunes Africains.
«J’ai toujours mon ONG. Et je pense développer des partenariats au Canada, maintenant que je suis ici, mais mes autres entreprises de développement de projets énergétiques et miniers, je les ai mises en pause, parce que le contexte géopolitique actuel au Cameroun n’est pas favorable», dit le jeune homme, qui est au Canada depuis juin 2023 seulement.
En effet, du 11 au 13 juin 2023, à Québec, il a participé à la Rencontre des entrepreneurs francophones (La REF23), une initiative du Centre de la francophonie des Amériques. Le Conseil du Patronat du Québec (CPQ), représentant pour la région des Amériques au sein de l’Alliance des Patronats Francophones, était l’hôte de ce grand événement international qui a attiré l’attention d’Audrick Mofor, depuis le Cameroun.
«J’ai trouvé cela intéressant et, puisque j’étais au Canada, j’en ai profité pour visiter et rencontrer des gens, mais pas dans l’intention de rester. Jusqu’à ce que je voie l’offre d’emploi, dans une communauté vibrante, à faire ce que j’aime faire : développer, créer du nouveau, agir», dit l’entrepreneur et maintenant directeur général de JAFLIPE.
Il a bien conscience que l’organisme est délaissé depuis plusieurs mois. «J’étais surpris que les gens me disent «Bon courage», lorsqu’ils voyaient ce que je faisais. Mais maintenant, je ne me le demande plus. Il y a beaucoup à faire. Je ne pense pas que ce soit possible de s’inscrire dans une continuité. Il faut créer du nouveau», dit le nouveau directeur général.
Le sort de l’organisme jeunesse préoccupait évidemment le milieu associatif francophone, sans toutefois que la préoccupation se transporte sur la place publique. Cependant, les réactions positives des leaders communautaires lorsqu’il s’est présenté à eux le 1er novembre au Centre Belle-Alliance à Summerside, en disaient long. «Il faut qu’on se parle», a invité sans attendre Jeannette Gallant, elle-même très engagée auprès de la jeunesse.
Audrick Mofor s’attend à rencontrer beaucoup de monde dans les prochaines semaines, soit dans son bureau, «avec vue panoramique» sur un coin du Centre Belle-Alliance ou dans divers événements.