Depuis septembre, Jeff Sullivan dirige l’établissement coopératif de soins communautaires, Le Chez-Nous. C’est un travail qui, tout en comportant des points communs avec ses carrières précédentes, lui permet aussi de relever de nouveaux défis. Tant qu’à sortir de la retraite, autant que ça vaille la peine.
Au cours des dernières années, la Coopérative Le Chez-Nous à Wellington a traversé des épreuves : la pandémie de COVID-19 n’étant pas suffisante, il a fallu qu’un incendie, et tout ce qu’il a entraîné, s’ajoute au lot des soucis.
Entré en fonction en septembre 2023, dans le poste de directeur général de l’établissement coopératif, Jeff Sullivan espère que tout cela est derrière lui. «Je suis justement en train de lire les procès-verbaux des réunions pour me mettre au courant de l’évolution des dossiers et voir quelles décisions ont déjà été prises, pour m’orienter dans mon travail. Encore en novembre 2022, il y a un an seulement, il y a eu une grave éclosion de COVID-19 autant chez les résidents que le personnel. On touche du bois pour que ça aille bien cette année», dit Jeff Sullivan.
Natif de la Nouvelle-Écosse, il a travaillé dans le domaine bancaire pendant une bonne partie de sa vie, à Toronto et à Saint-Jean à Terre-Neuve ainsi qu’à Summerside, où il s’est établi en 1996, avec son épouse et ses enfants.
Avant de prendre sa première retraite, il était gestionnaire de la «Summerside Housing Authority» et, à ce titre, avait la responsabilité de nombreux logements. «Depuis que j’avais 30 ans, je rêvais au jour où je prendrais ma retraite. Je voyais cela comme un but à atteindre. En mars 2022, j’ai pris ma retraite. Ça n’était pas du tout comme je l’espérais. Je manquais de projets, de buts. J’avais besoin de résoudre des problèmes et d’apprendre de nouvelles choses, même si je les apprenais plus lentement que quand j’avais 30 ans. J’ai vu l’offre d’emploi et ce que je voyais me plaisait. Et je savais que les défis seraient nombreux. Alors j’ai postulé.»
Jeff Sullivan est très heureux de son nouvel environnement de travail. Il dirige une équipe de quelque 30 employés à temps plein et à temps partiel, travaille de très près avec l’administration bénévole et, surtout, il apprend à connaître les résidents. «J’ai commencé à participer à quelques activités pour côtoyer les résidents, apprendre leurs noms et aussi, me familiariser avec l’accent et les expressions locales. J’ai appris le français avec ma femme qui est québécoise. Il y a plein d’expressions acadiennes que je ne connais pas. L’autre jour, un employé m’a demandé s’il devait “couper l’arb“. Couper l’arbre, quel arbre? J’ai finalement compris qu’il parlait du gazon. Je trouve ça drôle.»
Défi des soins de longue durée
Un des grands défis de l’administration du Chez-Nous est celui qui concerne l’entrée en fonction de l’aile conçue pour les soins de longue durée. Bien que certains des espaces de cette aile, complétée en 2019, soient utilisés quotidiennement pour des activités et des rencontres, les chambres, elles, sont restées vides.
La pandémie n’a pas aidé ni l’incendie et le recrutement, à ce jour, est problématique. «C’est certain que trouver du personnel bilingue, qui parle anglais et français, est plus compliqué. Et la difficulté de trouver du logement pour des employés qui viendraient de l’extérieur s’ajoute. Mais on y travaille. C’est certain que c’est l’objectif d’offrir des soins de longue durée, en plus des soins communautaires», dit le gestionnaire.
Avec les dirigeants bénévoles de l’établissement, des options pour offrir le service et rentabiliser cette aile sont à l’étude. Rappelons que l’AGA du Chez-Nous est le 15 novembre prochain.
Jeff Sullivan fait régulièrement des tournées parmi les résidents, pour apprendre leur nom et s’habituer à leur accent. Ce matin là, il s’est arrêté pour jaser avec Amand Arsenault.(Photo : J.L.)