Comme nous l’avons expliqué la semaine dernière dans La Voix acadienne, Dean MacArthur s’est porté acquéreur de l’édifice qui servait autrefois de résidence aux prêtres assignés à la paroisse Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Le vendredi 12 mai dernier, le nouveau proprio a pris quelques minutes pour décrire plus en détail le projet dans lequel il s’embarque.
Dean MacArthur, propriétaire de Dinomac Masonry Ltd, ne regrette aucunement son geste quelque peu impulsif de se porter acquéreur de l’ancien presbytère de Mont-Carmel. «Je n’avais vu que l’extérieur et ce que je pouvais voir par les fenêtres. Je ne pouvais pas laisser cet édifice être démoli ou laissé à l’abandon comme il l’était. On ne construit plus comme ça. Il faut sauvegarder ces monuments», dit-il.
Maçon réputé, Dean MacArthur a les connaissances requises pour entreprendre les travaux. En à peine deux semaines, il avait établi un plan d’intervention et un échéancier assez précis. Le toit est la priorité, puis les planchers au rez-de-chaussée.
Le toit qui coule depuis plusieurs années est la principale source des dommages à l’intérieur. Au second étage, «une couple de chambres» est en proie à la moisissure, mais le problème est localisé. Cependant, l’humidité a fait s’effondrer les planchers du rez-de-chaussée, de chaque côté de l’escalier central. Par chance, cet escalier est en excellent état et le plancher qui le supporte est solide.
«Ce qui a sauvé l’édifice, c’est qu’il y avait des fenêtres cassées au deuxième étage et l’air a pu circuler, tant bien que mal. Une autre chose qu’on peut dire par rapport à ces vieux édifices c’est qu’ils sont finis à l’intérieur avec du plâtre à la chaux ou un enduit de chaux. Ce n’est plus très populaire denos jours, car c’est compliqué à appliquer, il faut au moins trois couches. Mais les propriétés de ce matériau sont pas mal extraordinaires. C’est antimicrobien, c’est imperméable, mais ça respire et lorsqu’une craque apparaît, ça déclenche un processus compliqué qui s’apparente à la cicatrisation. Mais le mélange et l’application, c’est un métier en soi. Ça demande du savoir-faire.»
Dean MacArthur, qui est celui qui réparera les arches de pierre des champs autour de l’église voisine et du cimetière, note en passant que les plaques blanches sur lesquelles sont gravés les noms des soldats morts au combat lors de la Première Guerre mondiale sur le cénotaphe sont en plâtre de chaux.
Avec son entreprise, Dinomac Masonry, Dean MacArthur a des contrats pour la prochaine année. C’est dans ses temps «libres» qu’il se consacrera au projet du presbytère.
Les fans n’attendent pas
L’entrepreneur a tout de suite pressenti qu’il y aurait un engouement en ligne pour ce type de projet. Une vidéo mise en ligne sur TikTok au début du mois de mai avait été vue environ 200 000 fois en date du 12 mai. «Il y a toute une communauté qui attend qu’on commence les rénos. On a créé des comptes sur TikTok, sur Instagram, et sur YouTube. On prévoit faire une véritable série sur les travaux, qui sera diffusée sur YouTube. Et vers la fin, on fera des capsules sur la façon dont on intègre le 21e siècle dans une vieille demeure victorienne, tout en lui gardant son cachet.»
Sujet d’intérêt potentiel pour l’ensemble de la paroisse : un coffre-fort a été découvert sur le sol de la cuisine, à moitié enfoncé dans le plancher. «On est en contact avec un serrurier pour le faire ouvrir. On pense qu’il pourrait y avoir des documents paroissiaux, comme des registres de mariage ou de baptême. On spécule», dit le propriétaire qui tient à redonner à la paroisse autant qu’il le peut.
Dans sa longue-vue, il voit que l’endroit serait idéal pour des réceptions ou des photos de mariage, avec l’église tout près. «Naturellement, ce sera une propriété commerciale. Durant la haute saison touristique, nous prévoyons qu’elle sera occupée à 100 % du temps. Durant les saisons moins intenses, on pourra y faire des activités et, entre autres, la louer pour des décors de cinéma. L’hiver, elle sera complètement fermée. Les tuyaux seront vidés, comme lorsqu’on ferme un chalet», explique l’entrepreneur.
Les planchers au rez-de-chaussée seront refaits assez prochainement, ainsi que le toit. Le gros du travail extérieur sera fait, croit-il, au printemps 2024. Durant le prochain hiver, du travail sera fait sur l’intérieur.
Les portes de communication entre les deux salons sont suspendues dans le vide, car le plancher s’est effondré. (Photo : J.L.)
Cette armoire fait face aux portes en forme d’arche qui sont maintenant suspendues dans le vide. Ce mur est resté intact et n’a pas bougé du tout. Les meubles seront restaurés dans la mesure du possible. (Photo : J.L.)
Un coffre-fort, pour lequel on n’a pas la combinaison, a été découvert à moitié enfoncé dans le plancher de la cuisine. (Photo : J.L.)
Le plâtre de chaux a permis de préserver les murs contre l’humidité et les moisissures. (Photo : J.L.)
Les moulures qui entourent la porte de devant ont été sculptées à la main à même de gigantesques blocs de pierre. On ne fait plus ça. (Photo : J.L.)
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