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08 novembre 2022 Par Jacinthe Laforest 
La présidente de la Fédération des parents de l’ÎPÉ, Julie Duchesne (à gauche), présente le tout premier Prix Melissa MacDonald, à la première récipiendaire, Tina McInnis de Summerside.  À droite, on voit Adam MacDonald, le mari de Melissa, qui a créé le prix inaugural, une magnifique œuvre en bois recyclé.  

Lors de son assemblée générale annuelle, le mercredi 26 octobre au Centre Belle-Alliance à Summerside, la Fédération des parents de l’Île-du-Prince-Édouard a précisé son intention de conserver bien vivante la mémoire de Melissa MacDonald, décédée tragiquement durant son mandat à la présidence de l’organisme.  Le prix annuel de la Commission nationale des parents francophones a été rebaptisé «Prix Melissa MacDonald».  La première récipiendaire est Tina McInnis de Summerside. 

Les personnes présentes à l’assemblée générale annuelle de la Fédération des parents, le 26 octobre à Summerside, ont vécu des moments de forte émotion lorsque le Prix Melissa MacDonald a été dévoilé et présenté pour la toute première fois.  

Chaque année, la Fédération des parents de l’Île-du-Prince-Édouard, à titre de membre de la Commission nationale des parents francophones (CNPF), remet le prix de la CNPF à un parent particulièrement engagé dans le parcours scolaire francophone de ses enfants.  À l’initiative de la FPÎPÉ, ce prix portera désormais le nom de Prix Melissa MacDonald, décédée tragiquement en 2021.

Le décès tragique de Melissa et de sa fille Layla laisse beaucoup de questions sans réponses et d’incompréhension encore aujourd’hui, presque un an après.  À la Fédération des parents de l’ÎPÉ, nous avons passé ce temps à réfléchir à ce que Melissa représentait pour nous, pour notre organisme et à l’héritage qu’elle nous laisse. 

Nous connaissions Melissa comme une maman avant tout.  Ses enfants et sa famille étaient clairement la raison pour laquelle elle travaillait si fort avec nous afin d’assurer les meilleurs services et soutiens possibles non seulement pour ses propres enfants, mais pour tous les enfants de notre communauté francophone.  Elle était la première à se battre pour la défense de nos droits en matière de langue française.  Elle a contesté les décisions prises qui étaient injustes pour les élèves et les familles de nos écoles françaises. 

Elle mettait tout son cœur et toute son âme dans tout ce qu’elle faisait.  Elle a parlé avec assurance et passion aux réunions de la Commission nationale des parents francophones avec ses homologues de partout au Canada.  Elle a fait en sorte que notre Fédération soit entendue et reconnue.  Elle s’est portée volontaire comme trésorière au sein du conseil d’administration de cet organisme national.  Quand on lui demandait d’aider, elle ne disait jamais non.

Elle n’avait jamais un mot désagréable à dire sur qui que ce soit et respectait profondément ceux qui l’entouraient.

Maman, épouse, fille, sœur, amie, avocate, coach, nous ne trouverons jamais assez de mots pour exprimer ce qu’elle représentait pour nous tous.

Le prix

Pour cette toute première édition du Prix Melissa MacDonald, la Fédération des parents a choisi une œuvre en bois recyclé créée par le mari de Melissa, Adam MacDonald.  L’œuvre représente un paysage de montagne dont la cime est éclairée par des éclats de soleil.  Adam y trouve le signe de la présence, même après leur départ, des personnes chères à nos cœurs. 

Le prix rendra hommage à un parent qui a été là pour soutenir pleinement ses enfants tout au long de leurs premières années et de leur parcours scolaire. 

Les membres de la famille de Melissa étaient présents pour la présentation.  Les yeux rouges en disaient long sur les émotions vécues.  «Anastasia DesRoches [directrice générale de la Fédération des parents] nous a appelés il y a quelques jours pour nous demander la permission de créer ce prix et aussi pour nous inviter à la présentation.  Et bien sûr, nous avons accepté», dit Holly MacNeil, la mère de Melissa.  Malgré la douleur, son mari Shane et elle-même ont dit apprécier le geste de l’organisme qui aura pour résultat de rappeler la contribution de leur fille à la communauté de langue française de l’Île-du-Prince-Édouard et même au-delà.  «Son énergie rayonnante nous inspirait à travailler fort pour la cause, en tenant les enfants à cœur.  Nous pour-suivrons ce travail en sa mémoire», a pour sa part insisté la présidente actuelle de l’organisme, Julie Duchesne, à l’endroit de sa prédécesseure.  

La récipiendaire du prix, Tina McInnis 

La première récipiendaire du prix Melissa MacDonald, Tina McInnis, partage plusieurs des qualités de Melissa, notamment, en étant un parent dévoué, qui s’engage pleinement dans l’éducation de ses enfants.

Tina a fait le choix d’envoyer ses enfants dans une école de langue française, l’École-sur-Mer, même si, elle-même ne parlait pas la langue.  Lorsque son fils aîné a commencé l’école, elle s’est tout de suite impliquée dans les activités.  Elle a fait partie de plusieurs comités de parents, que ce soit pour le conseil d’école, les comités de voyage ou les nombreuses collectes de fonds et était toujours présente aux activités sportives et culturelles de l’école lorsque ses enfants étaient impliqués.

Comme Melissa, Tina est fonceuse et persévérante.  Lorsque ses enfants étaient plus jeunes, elle faisait en sorte de toujours bien comprendre et faire traduire les messages de la direction scolaire et des enseignants.  La langue n’était pas une barrière pour elle. 

Elle parle avec fierté de ses racines acadiennes et elle accepte gentiment d’en parler afin de sensibiliser d’autres parents dans des soirées «Voir Grand» et aussi le personnel qui travaille à la CSLF, puisque son histoire ressemble à plusieurs autres familles dans nos communautés.  Ses grands-parents, Bazil Bernard et Fidelis Arsenault, parlaient français et ont transmis la langue à son père, mais lui n’a pas pu recevoir son éducation en français.  Grâce à cette mère déterminée, ses enfants ont donc retrouvé la langue de leurs ancêtres.  Sa fille Emma est maintenant en 11e année à l’ÉSM et son fils Keegan poursuit ses études postsecondaires en français au collège communautaire du N.-B. à Dieppe.  

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