Il y a un an, presque jour pour jour, Armand Arsenault a subi un AVC. Cela a eu un grand impact sur le quotidien du couple dynamique qu’il forme depuis près de 65 ans avec sa douce moitié, Priscille Arsenault. Malgré les épreuves, Priscille et Armand sont très reconnaissants d’avoir pu profiter de la vie pleinement.
Un matin de mai 2021, Armand Arsenault se lève comme d’habitude et il va s’asseoir dans son fauteuil. Priscille s’affaire à préparer le petit déjeuner. «Je lui demandais ce qu’il voulait manger et il ne répondait pas. Ça ne lui ressemblait pas. J’ai fait un commentaire sur la belle journée qui commençait et encore une fois, pas de réponse. Je me suis tournée vers lui et j’ai vu qu’il essayait de parler, mais les sons ne sortaient pas. Je l’ai emmené tout de suite à l’hôpital. Ça a été vite. Ils en ont pris soin tout de suite», se souvient Priscille.
Plusieurs semaines d’hôpital à Charlottetown suivies de plusieurs semaines de réhabilitation à Summerside ont été nécessaires pour qu’il soit à nouveau en mesure de manger du homard en août 2021. Depuis, sa santé a pris du mieux.
Retour dans le passé
Priscille Arsenault et Armand Arsenault se sont mariés le 22 août 1957, en double noces avec Thelma, la sœur d’Armand, et Earl DesRoches. «Ils ont toujours été de bons amis et depuis qu’on est revenus vivre à l’Île, on a profité de nombreuses occasions pour célébrer. Nos enfants ne vivent pas à l’Île et leurs enfants sont loin aussi, alors on s’est toujours tenus proches, les deux couples ensemble», raconte Priscille Arsenault.
Le couple garde des souvenirs très vifs de la frénésie de la journée des noces. «Les femmes avaient travaillé depuis la veille pour préparer assez de nourriture pour presque le village au complet au petit déjeuner, qui était offert par ma famille. Les gens arrivaient pour manger et nous féliciter et on n’a presque vu personne parce qu’il fallait se dépêcher de partir à Summerside pour les photos officielles. Puis, les deux couples et la parenté étaient invités chez les parents d’Armand pour le midi. Et le soir, c’était la famille d’Earl DesRoches qui servait le souper. Je me suis toujours sentie coupable d’avoir donné autant de travail à nos familles», soutient Priscille Arsenault avec humilité.
Départ pour l’Ontario
Dans les jours qui ont suivi le mariage, le couple est allé vivre à Hamilton en Ontario, pour la carrière d’Armand avec le Canadien National, la compagnie de chemin de fer. «Je m’occupais de l’inspection et de la réparation des ponts, des chaussées, des voies ferrées. J’avais des équipes qui travaillaient pour moi. On était responsables d’une distance de 600 miles. On est restés à Hamilton 13 ans», précise Armand Arsenault.
«C’est là que nos cinq enfants sont nés. Après Hamilton, Armand a été muté à Capreol, une petite ville du nord de l’Ontario», dit Priscille, interrompue par Armand : «22 miles au nord de Sudbury».
«C’était une petite ville. Les enfants étaient jeunes, ils pouvaient marcher partout. On avait la rivière pour se baigner. L’hiver, on avait un Skidoo. C’était une belle période. On est resté là une bonne dizaine d’années puis Armand a eu une promotion. Il est devenu instructeur à Winnipeg pour le CN. Et là encore on est resté une dizaine d’années», poursuit Priscille.
1988 : une nouvelle vie commence
Le couple a décidé de prendre sa retraite en 1988. C’était aussi l’année du mariage de l’aînée de la famille, Jeannette. C’est aussi cette année-là que Priscille et Armand ont acheté leur premier motorisé et qu’ils ont commencé à se rendre en Floride chaque hiver, une routine qu’ils ont maintenue jusqu’en 2019, l’année où ils ont décidé de vendre leur troisième motorisé.
«Vraiment, le motorisé a changé notre vie. On est revenus à l’Île, d’abord à Urbainville et on se rendait en Floride l’hiver. Puis, on a vendu la maison d’Urbainville et on est partis en voyage en motorisé, jusqu’à Vancouver, l’Alaska, la Californie, des escales au Canada et de retour en Floride. Ce voyage a duré deux ans et demi. Vraiment mémorable. À notre retour, on a acheté notre place à Union Corner et on a décidé de laisser notre motorisé en Floride, près d’un terrain de golf. Vraiment, on a profité de la vie. À cause de diverses coïncidences, on a pu jouer au golf gratuitement pendant 30 ans. Armand jouait avec les hommes qui étaient plus compétitifs. Ça nous a manqué quand on a décidé de vendre, mais on était rendus vieux. On ne voulait plus avoir à surveiller une propriété en Floride», résume Priscille Arsenault.
Des plans pour le 22 août?
Le couple est encore incertain de comment sera souligné son 65e anniversaire de mariage. Priscille aimerait bien aller faire un tour en Ontario, voir son fils hospitalisé qu’elle n’a pas vu depuis la pandémie. Trois des enfants habitent en Ontario, un est à Québec et le cinquième est en Colombie-Britannique. «Les enfants préparent peut-être quelque chose, mais on ne sait pas encore. Ils pourraient vouloir nous surprendre», dit Priscille. Armand et Priscille ont maintenant cinq petits-enfants (depuis le décès de la fille de Jeannette, Kait, il y a trois ans, des suites d’un cancer) et deux arrière-petits-enfants.