Communauté
18 juin 2021 Par Jacinthe Laforest
Nancy Richard, infirmière autorisée, est surtout spécialisée dans les suivis de conditions chroniques comme le diabète, la haute pression, des maladies chroniques des voies respiratoires, etc. Elle vient une journée par semaine au centre de santé à Wellington depuis environ quatre ans. Darci Leggat est l’infirmière praticienne qui s’est jointe récemment au centre de santé de Wellington, à raison d’une journée par semaine. Une infirmière auxiliaire, Karen Carrion, aide à l’accueil des patients, la prise des signes vitaux, etc. Une secrétaire médicale (absente de la photo) s’ajoute à l’équipe chaque mercredi. (Photo : J.L.)

Depuis plusieurs années déjà, l’infirmière autorisée Nancy Richard vient un jour par semaine, le mercredi, au centre de santé de Wellington, pour y rencontrer des patients de la région Évangéline qui ont besoin de gérer des conditions chroniques.  Elle continue ce service auquel s’ajoutent maintenant les services d’une infirmière praticienne, Darci Leggat.

Retournons en arrière de quelques années.  La médecin Monica McNeil a une clientèle fidèle à Wellington.  Son bureau lui est offert gracieusement par l’administration du Chez-Nous, la résidence de soins communautaire.  Plusieurs résidents du Chez-Nous sont des patients de Dr Monica donc, l’arrangement est satisfaisant. 

En 2019, Le Chez-Nous entre dans une phase d’agrandissement pour laquelle il doit récupérer le bureau de la médecin.  Cette dernière décide de ne pas conserver de bureau à Wellington, laissant la population de la région Évangéline sans service de médecin (voir les archives de La Voix acadienne 2019 du 13 novembre, 27 novembre et 11 décembre).

Les dirigeants de la municipalité rurale de Wellington entreprennent alors des pourparlers avec la province pour garantir aux habitants de la région la présence d’un médecin, ne serait-ce que quelques heures par semaine.  Des travaux sont entrepris au centre de santé où l’infirmière Nancy Richard, et d’autres professionnels de la santé accueillent déjà leurs patients.  

La pandémie qui dure depuis le début de l’année 2020 a perturbé le recrutement d’un médecin, mais finalement, depuis la fin du mois d’avril 2021, l’infirmière praticienne Darci Leggat, qui travaille à temps plein dans la clinique de médecine coopérative de Kensington, vient à Wellington un jour par semaine, les mercredis.  

«Comme infirmière praticienne, je peux faire beaucoup de choses.  Je peux établir des diagnostics, prescrire des médicaments, ordonner certains examens, demander des tests de sang, etc., comme un médecin.  Cependant, l’approche est un peu différente.  Les infirmières praticiennes pratiquent ce qui s’appelle la médecine basée sur les données probantes.  C’est une approche qui s’appuie non seulement sur le savoir du clinicien et ses observations, mais aussi sur les recherches les plus à jour et les préférences des patients.  Notre objectif est de prendre soin du patient, tout comme le médecin, mais notre façon d’atteindre cet objectif est différente, parce que nous sommes avant tout des infirmières.  Notre formation est différente de celle d’un médecin», explique Darci Leggat.  

À l’Île-du-Prince-Édouard, il y a actuellement environ 50 infirmières praticiennes.  Elles travaillent pour la plupart à l’intérieur de pratiques collaboratives.  «Une infirmière praticienne est une infirmière autorisée qui a exercé son métier pendant au moins trois ans avant de poursuivre ses études vers la maîtrise.  Dans mon cas, j’ai travaillé presque 10 ans avant de faire ma maîtrise, une combinaison de trois ans et demi de scolarité et de 1000 heures de travail en clinique», décrit Darci Leggat.  

La clinique de Wellington est ouverte les mercredis seulement, et les rendez-vous ne peuvent pas se prendre plusieurs jours au préalable.  Chaque mercredi matin, à compter de 6 heures, une personne peut réserver un rendez-vous pour le jour même sur l’application «Skip the Waiting Room» (la même appli que pour les vaccins COVID).  Également, à partir de 8 heures, la ligne téléphonique ouvre et des personnes qui préfèrent réserver par téléphone peuvent alors appeler.  Des espaces sont réservés pour les clients qui réservent à partir de 8 h.  

«Je vois environ 15 personnes par jour.  Il m’est arrivé de voir un patient sur mon heure de lunch parce que je pensais qu’il devait être vu tout de suite.  Et il nous arrive, à Nancy et moi, de nous recommander mutuellement des patients, pour mieux les aider, dans un esprit de collaboration».

Mentionnons que le système de rendez-vous pour les patients de Nancy Richard est complètement indépendant du système pour l’infirmière praticienne.  

À plus long terme

Le maire de la municipalité rurale de Wellington, Alcide Bernard, se réjouit évidemment qu’un service de santé plus complet soit offert aux habitants de la région Évangéline.  

«Des personnes avec qui nous communiquons à Santé ÎPÉ nous disent qu’un médecin pourrait se joindre à l’équipe de Wellington à plus ou moins long terme.  Il a aussi été question dans nos pourparlers d’une prise en charge des résidents du Chez-Nous», assure le maire.  Il a été impossible d’obtenir des indications confirmant ou infirmant cela de la part de Santé ÎPÉ. 

Abonnez-vous à La Voix acadienne pour recevoir votre copie électronique ou la version papier

Communauté