Communauté
25 mars 2021 Par Jacinthe Laforest
Chérine Stévula, directrice générale du Carrefour de l’Isle-Saint-Jean. (Photo : J.L.)

Entrée en fonction en janvier seulement, la nouvelle directrice générale du Carrefour de l’Isle-Saint-Jean, Chérine Stévula a dû accepter tout récemment la démission du chef emblématique des cuisines du Carrefour, chef Pierre El Hajjar. «On m’avait dit, avant que j’entre au Carrefour, qu’il y avait toujours un incendie à éteindre et c’est vrai», dit Chérine.

Chef Pierre a travaillé pendant sept ans au Carrefour de l’Isle-Saint-Jean. «Durant cette période, il a fait sa part.
Il s’est adapté à sept différentes personnes à la direction. Ce n’était pas facile pour lui. Pendant un temps, il était un peu comme le visage de la stabilité. Ça fait longtemps qu’il a envie de lancer son restaurant et il a décidé que c’était le bon moment. Il nous donne un coup de main d’ici à ce qu’on trouve quelqu’un», rassure Chérine Stévula.

 

Dans l’immédiat, l’équipe administrative, communautaire et culturelle du Carrefour se compose de Chérine, de Solange Aké, de Haïfa Augustin-Vernet et de Zouhoura Hadji. Aux cuisines, il y a deux employés, Nish Dominic et Lina Khalil et on est à la recherche d’un chef.

 

La COVID-19, et les fluctuations dans la sévérité des niveaux d’alerte et des consignes sanitaires compliquent l’organisation d’activités. «C’est épuisant à la longue. On planifie, et on ne sait pas si ça pourra avoir lieu. Nous avions une activité des RVF le 12 mars. Ça s’est bien passé, mais jusqu’à la dernière minute, on ne savait pas si on pourrait l’avoir», rappelle Chérine.

 

Par ailleurs, les Rendez-vous de la Francophonie se poursuivent au Carrefour, entre autres avec un party de cuisine qui aura lieu le 26 mars à l’heure du traditionnel 5 à 8. Nathalie Arsenault, ancienne DG du Carrefour, fera de la musique avec Trevor Dunphy et Andrew Chaisson. Dans la tradition des partys de cuisine, les gens sont invités à apporter leurs instruments pour «jammer».

 

Partenariat avec la FAO

 

Dans le cadre de ses efforts pour divertir et réduire l’isolement des personnes d’âge d’argent et d’âge d’or, le regroupement francophone de l’âge d’or a conclu une entente avec le Carrefour de l’Isle-Saint-Jean, qui «fabriquera» 25 capsules vidéos d’ici la fin de l’année 2021. «Notre mandat, c’est de faire 25 capsules intergénérationnelles mettant en contact un jeune de moins de 18 ans et une personne de 50 ans ou plus. On vient tout juste de conclure l’entente. On est à l’étape de la recherche. Je pense que c’est une belle façon de favoriser les contacts et les échanges, tout en respectant les consignes COVID».

 

Continuer d’être un carrefour, malgré la COVID-19

 

La pandémie et les contraintes qu’elle a entraînées ont forcé les organismes comme le Carrefour à se «réinventer» pour continuer à jouer le rôle de «carrefours» essentiels au maintien de la cohésion communautaire sur leurs territoires respectifs.

 

«Par chance, les bailleurs de fonds ont compris la situation et on n’a pas eu à subir de pertes importantes dans ce domaine. D’un autre côté, les revenus que nous tirons normalement de nos activités ne sont pas au rendez-vous. On veut faire des choses, mais on ne veut pas faire de gros déficits. Et les activités virtuelles, quand on travaille à l’ordinateur à la maison toute la journée, c’est moins attrayant. Et on s’adapte comme tout le monde pour être capable de fonctionner et de joindre nos membres. C’est un équilibre délicat», dit Chérine.

 

Installée à l’Île-du-Prince-Édouard depuis 2017 avec son époux et ses deux enfants, Chérine Stévula dispose d’une riche expérience dans le milieu communautaire.

 

Pendant trois ans, elle a coordonné le projet d’immigration économique au sein du RDÉE ÎPÉ, puis a intégré pendant quelques mois le Réseau Santé ÎPÉ, avant de rejoindre la Coopérative d’intégration francophone en tant qu’agente aux services en établissement et en employabilité.

 

Originaire du Manitoba et de langue maternelle française, diplômée en lettres françaises et espagnoles et formée en compétences interculturelles et en développement, Chérine Stévula a par ailleurs vécu et travaillé dans de nombreuses communautés de langues françaises en milieux minoritaires diversifiés.

 

«Quand je suis arrivée à l’Île, alors que ma famille était encore en Ontario, si je n’avais pas eu le Carrefour, j’aurais trouvé ça plate. J’aime le Carrefour, j’aime la mission et le travail qu’on fait et qu’on peut faire et c’est pourquoi je suis ici», dit la nouvelle directrice.

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