Une tranquille fin d’après-midi de février, le soleil de 16 heures qui entre de biais par les grandes fenêtres du Founder’s Hall Food Market fait paraître l’endroit encore plus désert qu’il ne l’est. Les clients, peu nombreux, reçoivent toute l’attention des marchands, incluant des marchands francophones qui y sont installés. On espère plus d’achalandage lors des Jeux du Canada.
L’emplacement de l’édifice du Founders Food Hall & Market est excellent, dans le contexte où il est situé non loin du Sea Port, la grande bâtisse dans laquelle se produiront parmi les meilleurs artistes du Canada, 10 soirs pendant les Jeux.
«On espère qu’il y aura du monde et beaucoup de clients», dit Richard Paquet, natif de Gatineau au Québec, qui a ouvert son bar, Pretzel, Pint & Pickle, en août dernier.
Spécialiste de la fabrication de Bretzel dans la plus pure tradition allemande, avec une recette qui daterait de plusieurs centaines d’années, il a décidé de venir s’installer à l’Île, car sa sœur, qui habite dans la province depuis 17 ans, n’arrêtait pas de lui vanter la vie à l’Île.
«J’ai décidé de m’installer ici. J’ai trouvé des partenaires, et je me suis lancé. On fait avec les produits locaux presque exclusivement. La seule importation est une bière allemande, pour le concept», dit Richard Paquet, qui avoue avoir quelque peu perdu l’habitude de parler français.
Par chance, tout à côté de son bar, il y a le restaurant de sandwich au pain bokit, tenu par Valéry Ladrezeau, francophone natif de la Guadeloupe. Lorsque les affaires sont lentes, tous deux aiment échanger quelques mots.
«Le bokit, c’est un pain typique de la Guadeloupe. Je les fais moi-même chaque matin. Mon espace est limité, alors je fais environ 100 pains chaque matin. Ça arrive relativement souvent que je les vende tous. Mon menu est limité à quelques variantes, car lorsqu’il y en a trop, les clients mettent trop de temps à choisir. Alors je tiens un nombre limité d’options, mais je peux faire bien plus de saveurs. Mes viandes sont préparées le jour même, marinées, et cuites au fur et à mesure. Ce n’est pas long, mais ça prend son petit temps, tout de même», dit Valéry Ladrezeau.
Il avoue que pour lui, les Jeux du Canada sont un grand mystère. «Je n’ai encore jamais vécu cela. Je ne sais pas à quoi m’attendre. Mais je pense qu’ici, ce sera achalandé. Ça va faire du bien. En février, c’est tout de même assez lent», dit-il.
Pour la durée des Jeux du Canada, les boutiques des quelque 18 marchands du Founders Food Hall & Market seront ouvertes plus tard en soirée, jusqu’à 21 h, pour profiter des sorties de spectacles.
La gérante des ventes au détail et des locations de l’établissement, Mary-Elyn Keenan, confirme que les attentes sont tout de même assez élevées, tout en étant réalistes, étant donné le nombre d’activités organisées dans les environs pendant les deux semaines des Jeux du Canada.
Elle rappelle que le Founders Food Hall & Market sera ouvert tous les jours des Jeux, même les mardis et mercredis de chaque semaine, les quatre jours où il n’y aura pas de programmation des Jeux du Canada pour permettre le nettoyage du site extérieur, incluant le déblaiement de la neige
Des kiosques de nourriture, comme Datcha, offrent quelques plats exotiques, tandis que d’autres font dans les saveurs locales. C’est le cas du bar de Richard Paquet. Alors que lui-même fabrique les bretzels sur place, son partenaire d’affaires, l’entreprise de traiteur Noble Chef, fournit à son bar le volet «Pickle», tandis que les brasseries et distilleries de l’Île fournissent le volet «Pint» de son entreprise.
La plupart des kiosques arborent les trois lettres qui seront très populaires du 18 février au 5 mars : PEI.
Valéry Ladrezeau, natif de la Guadeloupe, a ouvert son resto, Datcha, il y a plus de deux ans. Alors qu’il attend avec impatience son troisième été en affaires, et les clients qui viennent avec, il accueillera les Jeux du Canada à bras ouverts.
Mary-Elyn Keenan gérante des ventes au détail et des locations au Founders Food Hall & Market. On peut voir derrière elle que l’établissement ne déborde pas de clients. (Photos : J.L.)