Léo-Paul Arsenault est officiellement à la retraite à partir du mercredi 1er février. C’est le jour où son fils, Donald Arsenault, prend la relève de l’entreprise fondée il y a plus de 40 ans, LPTV, devenue depuis LP Electronics à Wellington.
Au cours des récents mois, Léo-Paul Arsenault a transmis à son fils Donald ce qu’il a besoin de savoir pour prendre la rélève. La décision du fils, d’entrer dans l’entreprise de son père et du père, de la lui transmettre, s’est prise naturellement, même si au départ, ce n’était pas prévu.
«Je travaillais au gouvernement fédéral depuis plusieurs années, et je voyais que ce n’était pas tout à fait pour moi. Je viens d’une famille d’entrepreneurs. J’ai ça dans le sang, et quand mon père a commencé à parler de prendre sa retraite, j’ai vu ça comme une façon de faire le changement dont j’avais besoin», explique Donald, pendant que son père était au téléphone avec un client : le service aux clients est prioritaire.
Au cours des récents mois, Léo-Paul et Donald ont suivi le processus légal d’une succession et ils ont fixé eux-mêmes les termes d’une entente relativement flexible qui satisfait aux besoins des deux parties.
«On est à l’aise avec nos décisions. On a fait tout comme il faut. On a fait évaluer l’entreprise par un consultant indépendant. On est obligé de faire ça pour les questions d’impôts», précisent le père et le fils.
Au fil des années, LPTV a connu des hauts et des bas. «Parfois, j’étais jusque-là dans le rouge, dit Léo-Paul en montrant son nez. J’ai tenu le coup et maintenant l’entreprise va bien. On est bon dans ce qu’on fait. On est un concessionnaire pour le fournisseur d’Internet Xplore (autrefois Xplorenet) et ça nous tient occupés, avec nos autres services. On est l’un des seuls endroits à l’Île où on peut faire réparer une télévision. Notre technicien, Ronald Arsenault, qui travaille ici depuis 38 ans, est l’un des meilleurs dans son domaine dans toute l’Île», dit Léo-Paul.
Évidemment, Donald n’a pas l’intention de faire des changements draconiens aux services offerts par l’entreprise. Mais il veut apporter de nouvelles façons de faire, surtout du point de vue administratif. «Je pense qu’il y a moyen de faire plus d’affaires de façon électronique, pour la comptabilité, les factures», dit le jeune homme, en montrant une pile de papiers sur un des bureaux. Son père n’est pas rassuré à 100 %. «Il veut envoyer nos affaires dans les nuages…», dit-il en faisant un geste vers le ciel.
Quand on a construit une entreprise à partir de rien et qu’on l’a dirigée pendant plus de 40 ans, on a des habitudes ancrées solidement. Léo-Paul sait bien qu’un jour ou l’autre, les idées «nouvelles» nous rattrapent.
Jeune homme, fils de Denise et de feu Léo (à Jos Tannis) Arsenault d’Abram-Village, il est parti vivre quelque temps en Ontario. Puis il est revenu et est reparti, cette fois pour Ottawa, pour suivre une formation en électronique au Collège Algonquin à Ottawa. Il a travaillé dans ce domaine quelques années à Ottawa, avant de revenir à Abram-Village.
«J’ai commencé à réparer des TV dans le sous-sol chez ma mère. Quand j’étais trop occupé, c’est même elle qui prenait les appels des clients. À un moment donné, les corridors étaient pleins de TV, j’ai trouvé une nouvelle place, proche de l’emplacement actuel. La petite bâtisse n’existe plus. Puis, j’ai finalement pu construire ici, à Day’s Corner et depuis, on est là.»
Au fil des années, l’entreprise a agrandi ses locaux, notamment en ajoutant une salle d’exposition pour des produits électroniques. Fait intéressant, un comédien très populaire à l’époque, Pat Mastroianni (qui jouait Joey Jeremiah dans Degrassi), était même présent pour couper le ruban lors de l’ouverture officielle de cet agrandissement, vers la fin du mois de septembre en 1993.
Léo-Paul Arsenault a toujours eu tendance à offrir aux clients le plus de services possible. À l’heure actuelle, l’entreprise se concentre surtout sur l’Internet, à titre de distributeur et installateur officiel des systèmes Xplore. «Ces temps-ci, le gouvernement provincial encourage l’Internet haute vitesse dans les milieux ruraux. On est l’une des compagnies qui vendent et qui installent Xplore, et ça ne coûte rien pour le client. Et d’ici quelques mois, Explore va introduire la fibre optique, pour un Internet encore plus rapide. On se prépare pour ça», dit Léo-Paul, qui est prêt à continuer à donner un coup de main au besoin, mais pas le 1er février. «Le 1er février, c’est le jour de ma retraite. Je ne viendrai pas au travail cette journée-là», dit-il en riant.
Pour le moment, Léo-Paul est encore le propriétaire de l’édifice qui abrite l’entreprise, ainsi que l’étage où il a vécu avec sa femme Marcia et leurs enfants. À court à moyen terme, il est prévu que Donald achète cet édifice, qui comporte également des logements de location. Quelques semaines avant Noël dernier, Léo-Paul et son épouse Marcia se sont installés dans la maison où Léo-Paul a grandi, à Abram-Village.
Dans un geste symbolique improvisé pour illustrer le transfert de l’entreprise du père au fils, Léo-Paul Arsenault fait mine de déposer une clé dans la main de son fils Donald. (Photo : J.L.)
Donald Arsenault parait décontracté quelques jours seulement avant le 1er février. (Photo : J.L.)
Après toutes ces années, LP Electronics est encore connu comme un des seuls réparateurs de télé à l’Île. (Photo : J.L.)