Sébastian Manago, propriétaire de la cidrerie Double Hill, de Caledonia à l’Î.-P.-É. faisait partie de la 11e mission de vente au Québec organisée par le RDÉÉ ÎPÉ.
«Je suis très satisfait de cette mission sur le marché québécois», dit-il, «c’était ma troisième.» Il ajoute que c’est un marché difficile à percer à cause de la réglementation de la Société des alcools du Québec (SAQ). Ça empêche souvent de faire de belles ventes, puisqu’il y a plusieurs intermédiaires entre le producteur et le consommateur. «Mais le Québec est un très bon marché pour notre cidre, il est apprécié et considéré comme un produit haut de gamme.» Les cidres sont disponibles au Québec via Importation Pivot ou directement de la cidrerie par courrier.
«C’est important pour des petites entreprises comme la mienne de faire une telle mission au Québec», poursuit-il, «le RDÉE nous ouvre la voie à ce marché. Il faut se concentrer à l’intérieur du pays et on n’a pas besoin d’aller en Chine ou en Asie. C’était très bien organisé, on a fait de bonnes rencontres et on peut dire que c’est une mission réussie grâce au travail de M. Robert Maddix et de la firme Clientis.»
«La cidrerie Double Hill est bien ancrée dans la terre de l’Île-du-Prince-Édouard», de dire M. Manago. «Les pommes viennent d’ici et sont cueillies ici; c’est notre matière première. C’est intéressant pour tout le monde et nous voulons faire connaître nos cidres ailleurs au pays et éventuellement en faire des produits internationaux.»
Il ajoute que les Québécois sont très favorables aux Maritimes et c’est une initiative gagnante, car on a besoin de leur soutien. Il était heureux de se rendre au Mondial de la bière à Montréal, où était son agent, et tout le monde a aimé les cidres qui ont reçu de très bons commentaires.
Robert Maddix, le coordonnateur de cette récente mission est très satisfait puisque les neuf entreprises de l’Île qui y ont participé sont toutes revenues chez elles très contentes de ce qu’elles avaient pu accomplir. «Même s’il est bien trop tôt pour même deviner les valeurs des contrats qui sortiront de cette 11e mission de vente, tous les participants m’ont indiqué qu’ils avaient établi ou solidifié de très bonnes relations avec des gens et des entreprises qui s’intéressaient beaucoup à leurs produits ou services. Tous considèrent qu’il y a un très grand potentiel de ventes suites à ces rencontres face-à-face ou virtuelles», explique M. Maddix, «et ils feront des suivis.»
La firme experte Clientis avait fixé des rendez-vous pour chacune des entreprises de l’Île avec environ une douzaine d’acheteurs potentiels dans la région de Montréal et des environs. Certains étaient prêts à acheter immédiatement tandis que d’autres voulaient obtenir des échantillons de produits ou des estimations ou propositions.
M. Maddix ajoute qu’il y a habituellement deux missions par année à Montréal et les environs. Puisque c’est plus proche, les coûts de transport des marchandises sont plus abordables pour les entreprises que si on allait plus loin au pays ou à l’étranger.
Plusieurs projets pour la cidrerie Double Hill
M. Manago ne manque pas de projets pour sa cidrerie. Il aménage actuellement un beau jardin extérieur de dégustation pour permettre à ses clients de goûter à ses produits. Il devrait être prêt en juillet et on pourra boire un verre assis sous les arbres avec une belle vue sur le verger. Ce sera aussi l’occasion de lancer un club de cidre.
Le verger est exclusivement utilisé pour la culture des pommes à cidre et on en a planté plusieurs variétés. Une partie importante du verger est cependant dédiée à la greffe du meilleur des pommiers sauvages locaux sur des porte-greffes semi-standard. «Chaque année, nous identifions davantage d’arbres sauvages pour leurs qualités cidricoles», de dire M. Manago. «Leurs jus sont testés dans un laboratoire pour le sucre, l’acidité et les propriétés phénoliques et si l’arbre est de bonne qualité, nous en prélevons des boutures pour les transplanter à Double Hill.»
«Nous avons toujours des plans pour lancer de nouveaux produits au fur et à mesure qu’on va les produire», ajoute ce pionnier dans l’industrie du cidre à l’ÎPÉ et passionné de son travail de moine. On veut aussi faire des vins avec des cépages plantés et on verra ce que ça va donner. Des mousseux pourraient aussi être produits tout comme un cidre rosé qu’on a fait avec des peaux de raisins pressés d’une cave à vin et auquel on a ajouté du jus de pommes pressées pour la fermentation. C’est un mélange entre le vin et le cidre.
Il a répondu à l’appel d’offres d’Alcool NB cette année, mais n’a pas été retenu. Il se reprendra l’année prochaine et continuera de se faire connaître.
Bryan McCracken, gestionnaire de la production et Erin Turck, le gestionnaire de la vente directe sont les deux employés à temps plein de la cidrerie. On a aussi des employés saisonniers lors de la récolte et de la mise en bouteilles.
Chaque septembre, on lance un appel aux gens de l’ÎPÉ qui auraient des pommiers sauvages et voudraient leur vendre les pommes. Ils recherchent des pommiers qui ne sont presque jamais cueillis et certains insulaires les appellent des pommes d’hiver. Et ces pommes sauvages font du très bon cidre. «Nous avons greffé plus de vingt variétés de pommes acides, qui sont toutes en bonne santé et on est très contents de ça», conclut-il.
M. Manago était le champion du Concours Ignition francophone en 2020 et le récipiendaire du prix de 25 000 $ qui l’a aidé à développer davantage son entreprise.
Pour plus d’information sur la cidrerie Double Hill et les produits disponibles, on peut visiter le https://doublehillcidery.com/ ou leur page Facebook.
On aménage actuellement un jardin de dégustation à la cidrerie Double Hill. (Photo : Double Hill)