Affaires
Par Jacinthe Laforest
Chef Pierre El Ajjar.

Chef Pierre El Ajjar et son ami d’enfance, Charbel Jreije, qui ont grandi ensemble au Liban, sont les copropriétaires du restaurant Gaïa’s Urbain Eatery, sur la rue Queen à Charlottetown, non loin du Delta.  Le resto, primé par la ville de Charlottetown, célèbre bientôt son premier anniversaire.  

«C’était un rêve que j’avais depuis longtemps d’ouvrir un restaurant et Charbel était prêt à embarquer.  Ce qu’il fallait, c’était trouver un local.  Lorsque cet emplacement s’est libéré, nous avons foncé.  On ne pouvait pas attendre», dit Pierre El Ajjar, qui a été pendant plusieurs années le chef attitré au Carrefour de l’Isle-Sain-Jean et à l’École François-Buote.  

«Chaque jour, j’offrais un plat végétalien ou végétarien.  Et ici, j’ai opté pour un menu végétalien.  On fait tout nous-même, ici dans la cuisine.  Toutes les recettes ont été développées par moi.  Nous n’utilisons aucune imitation de viandes fabriquées en usine.  Juste de vrais ingrédients», dit chef Pierre. 

Charbel Jreije renchérit : «Nous avons fait pas mal de recherches sur le web pour comparer notre menu à celui d’autres restos, même dans des villes plus grandes et, pour la plupart, les restos n’ont pas plus que la moitié de notre menu.  Nous avons une excellente sélection.»  Charbel estime que le menu offert chez Gaïa est à 97 % végétalien, et à 100 % végétarien.  Le 3 % du menu qui est végétalien inclut la lasagne et le Tiramisu, deux mets difficiles à réaliser sans produits laitiers.  

Construit de zéro

Le local où Pierre et Charbel ont installé leur resto était un studio de danse.  Il a donc fallu tout faire.  Une chance, lorsqu’il vivait en Arabie Saoudite (en même temps que Pierre), Charbel avait une compagnie de développement de concepts de restaurants, d’hôtels, de cafés, etc.  Il n’a plus cette compagnie, mais il a encore toutes ses connaissances, et il les a utilisées pour créer l’espace du restaurant : les agencements, les éléments de décor, etc.  

«On était en pleine pandémie.  Par périodes, c’était l’enfer.  Normalement, un frigo comme le nôtre prendrait un mois à arriver, le nôtre a pris plus de quatre mois.  Les matériaux de construction manquaient, mais on a tenu bon et on y est arrivé», dit Charbel.  

Les produits locaux reviennent : une hausse des prix à prévoir

«En hiver, c’est toujours plus difficile de trouver du local. Avec le printemps, nos fournisseurs locaux vont recommencer à produire.  Les coûts augmentent de partout, ça se pourrait qu’on soit obligés d’augmenter nos prix sur le menu.  Au début, on avait fixé des prix les plus raisonnables possibles.  Depuis, tous les coûts ont augmenté et c’est même parfois difficile de se procurer du riz ou du tofu.  Tout coûte plus cher», dit Chef Pierre.  

De plus, Gaïa s’est associée à deux compagnies de livraison à domicile : Doordash et Skip the Dishes. Ce système rend service à l’entreprise, surtout en période de COVID, mais les livreurs retiennent 20 % du prix de chaque commande qu’ils livrent.  «Nous encourageons les gens à commander et à venir chercher eux-mêmes leurs commandes, ou même, à venir manger ici, ce que de plus en plus de clients font», se réjouit le chef Pierre.  

L’espace salle à manger est lumineux, le blanc, le vert et toutes les nuances du rouge betterave y forment une cohésion visuelle.  Au centre de l’espace trône un arbre de type palmier contre lequel s’appuie une bicyclette blanche.  Pour le chef Pierre, cette bicyclette a une signification particulière et personnelle.  «Josh Underhay, qui est décédé en 2019, était un bon ami.  Il se promenait partout en bicyclette.  La plupart des gens qui viennent ici ne connaissent pas la signification de la bicyclette.  Il n’y a pas une grosse affiche.  C’est un hommage personnel», dit Pierre El Ajjar.  

En croissance

Plus tôt cet hiver, la ville de Charlottetown a décerné à Gaïa’s Urbain Eatery le premier prix des restos végétariens.  Le prix, une plaque, est accroché à l’entrée du resto.  Les propriétaires du resto se réjouissent de ce prix qui leur donne une belle visibilité.  «Nous recherchons du personnel supplémentaire pour la cuisine.  C’est difficile à trouver.  Nous espérons que nous aurons quelques personnes de plus pour l’été.»

Sois naturel / Mange naturel 

Ce slogan (dans sa version anglaise Be Natural/ Eat Natural) est placardé sur les murs, les ticheurtes et autres accessoires de la marque que Charbel et Pierre veulent établir.  Cela va plus loin que la nourriture.  Les plats de livraison sont compostables, ainsi que les couvercles transparents qui, malgré leur ressemblance avec le plastique, sont fabriqués à base de fécule de maïs et sont compostables.  

Gaia2Chef Pierre El Ajjar est aux cuisines.  Au moment de cette photo, il préparait un plat coréen très populaire à son restaurant.  Son dos confirme ses valeurs : Sois naturel/ Mange naturel. 

Gaia3Charbel Jreije est copropriétaire de Gaïa’s Urban Eatery.  En un an, à peine, de fonctionnement, le resto s’est taillé une belle niche dans le paysage culinaire de Charlottetown, comme le prouve le prix décerné par la municipalité à la fin du mois de janvier 2022.

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Gaia5Les bols sont 100 % compostables de même que les couvercles, fabriqués non pas en plastique mais en fécule de maïs. 

Gaia6Le slogan Be Natural/ Eat Natural, est omniprésent dans le resto, agrémenté de nuances de vert et de rouge betterave. 

Gaia7Un hommage discret à feu Josh Underhay trône au centre du resto.  Un peu plus qu’un simple élément de décor.

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