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Par Claire Lanteigne / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Le secteur du transport, plus particulièrement des camionneurs, est l’une des professions recherchées.  Le secteur aura accès au nouveau volet d’immigration pour pourvoir des emplois à l’Î.-P.-É.  (Photo : Gouvernement de l’ÎPÉ)

Le Bureau de l’immigration a mis en place un nouveau volet pour aider les employeurs à pourvoir les emplois pour lesquels il y a un grand manque de main-d’œuvre à l’Î.-P.-É.

Ce nouveau volet des professions en demande est un programme qui permet aux employeurs de pourvoir certains postes qu’ils ne peuvent pas pourvoir sur le marché du travail local, comme les aides-infirmiers, les aides ménagers, les camionneurs et les ouvriers de la construction. Le recrutement peut se faire au pays et à l’extérieur.

«L’Île-du-Prince-Édouard fait face à d’importantes pénuries de main-d’œuvre, tout en connaissant une demande accrue pour certaines compétences. La dotation en personnel est en train de devenir un défi de taille pour de nombreux employeurs et ce volet veut aider à résoudre ce problème», a déclaré Matthew MacKay, le ministre de la Croissance économique, du Tourisme et de la Culture. «Plus que jamais, l’immigration a un rôle important à jouer pour combler les pénuries de main-d’œuvre et renforcer notre main-d’œuvre afin qu’ensemble nous puissions aller de l’avant dans la reprise économique de notre province.»

Au cours de la dernière année, l’emploi a augmenté de 3,5% avec une moyenne de 79 400 Insulaires employés. Cela a permis de récupérer toutes les pertes causées par la pandémie et d’atteindre un nouveau sommet historique pour le nombre d’emplois à l’Île-du-Prince-Édouard.   

En consultant le site Jobs PEI, on y retrouve plusieurs emplois dans les secteurs privilégiés par ce nouveau programme. À la veille de la saison touristique, on note des offres d’emplois pour des aides ménagers dans le secteur hospitalier et le secteur de la santé est celui qui a le plus grand nombre de postes à combler. 

Parmi les conditions d’éligibilité au programme, les candidats âgés de 18 à 59 ans doivent avoir une offre d’emploi permanent non saisonnier, à temps plein, d’un employeur de l’ÎPÉ dans les secteurs recherchés. Ils doivent aussi avoir une année d’expérience de travail directement liée à l’emploi offert par l’employeur et avoir complété avec succès (au minimum) un diplôme d’études secondaires. 

De plus, ils doivent fournir un résultat de test de langue valide d’une institution d’examen approuvée par IRCC, avec un score minimum de CLB/NCLC 4. Les candidats doivent aussi avoir des ressources financières suffisantes pour payer tous les coûts d’immigration (y compris les frais de voyage) pour qu’ils puissent s’installer à l’ÎPÉ, avec leur famille si c’est le cas, et démontrer une véritable intention de s’établir à l’ÎPÉ.

Si on satisfait aux critères d’éligibilité, on doit se créer un profil qui va demeurer actif pour six mois et si on est invité à faire application, il faut remplir différents formulaires. On ne peut travailler qu’avec un seul employeur jusqu’à ce que l’on reçoive le statut de résident permanent.

Pour en savoir plus sur le volet des professions en demande, ainsi que les étapes à suivre, on peut visiter le   www.princeedwardisland.ca/fr/sujet/bureau-de-limmigration. L’information est disponible EN ANGLAIS seulement.

Croissance démographique francophone

Pour Angie Cormier, directrice de la Coopérative d’intégration francophone de l’Î.-P.-É. (CIF), ce n’est pas nouveau de voir l’information seulement disponible en anglais. «Nous faisons beaucoup de sensibilisation et de demandes auprès du gouvernement et des différents ministères pour promouvoir notre dossier de croissance démographique francophone pour la communauté acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard», dit-elle. Et on demande constamment pour que les documents soient dans les deux langues officielles.

S’il y a du progrès dans certains secteurs, comme l’éducation, il reste du travail à faire pour bien faire comprendre leur dossier ainsi que la stratégie de mobilité francophone. Au niveau de la Commission scolaire de langue française, on a recruté sept enseignants de sept différents pays qui sont dans les six écoles. Une compagnie de transport a toujours fait son recrutement avec la CIF et dit que c’est le meilleur programme.   

Selon madame Cormier, la province doit avoir une stratégie d’immigration francophone, regarder aux besoins, garder un continuum de services et en tirer avantage. «Nous avons besoin de plus de ressources pour les employeurs qui accueillent ces nouveaux arrivants et aider avec les défis comme ceux du logement et du transport», poursuit-elle. «Souvent les immigrants francophones n’ont pas accès à l’information en français et nous passons beaucoup de temps à leur fournir cette information.» Elle ajoute qu’il n’y a jamais eu autant de demandes qu’actuellement, que ce soit au sujet des droits juridiques, la santé en français, le transport, le logement et d’autres services rattachés et on ne fournit pas. 

La CIF travaille aussi à faciliter l’accès à l’examen de langue obligatoire pour les nouveaux arrivants et à les aider à réussir. Elle est d’avis qu’il faut améliorer le niveau de la langue dont certains critères sont trop élevés, même au niveau du doctorat. «C’est un vrai casse-tête. Il ne faut pas bloquer l’accès à des immigrants francophones qualifiés seulement sur un test de langue et regarder de plus près à d’autres manières d’évaluation», conclut-elle. Et les résidents non permanents n’ont pas accès aux cours de langue.   

AvaLilyAngie Cormier, directrice de la Coopérative d’intégration francophone de l’Île-du-Prince-Édouard.  (Photo : Archives de La Voix acadienne)

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