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Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Le restaurant Gaia a ouvert ses portes à Charlottetown en avril dernier rue Queen. (Photo : Marine Ernoult)

Chez Gaia’s Urban Eatery, les légumes volent la vedette aux viandes et poissons.  Pierre El Hajjar et Charbel Jreij, deux amis d’enfance originaires du Liban, cuisinent autrement dans leur restaurant végan et végétarien ouvert depuis avril dernier à Charlottetown.

À l’Île-du-Prince-Édouard, bastion du traditionnel «viande-pommes de terre», Gaia’s Urban Eatery sonne comme une petite révolution végétale dans la gastronomie insulaire.  Le restaurant, qui a ouvert ses portes le 22 avril dernier à Charlottetown, propose, sur place ou à emporter, un large choix de plats végans et végétariens aux inspirations métissées, accommodés aux goûts des Maritimes.

«Ce n’est pas trop épicé, et c’est facile et rapide à manger», explique le chef Pierre El Hajjar qui a mis deux mois a élaboré le menu.  Tout est frais, préparé à la commande en dix à quinze minutes.  À la carte, on retrouve un tajine marocain, des falafels libanais, des pizzas italiennes, ou encore des ramens japonaises.  Le tout, sur fond d’amour de la cuisine française.

Car Pierre El Hajjar, installé depuis dix ans dans la province, a fait ses classes avec des cuisiniers français de renom dans des restaurants étoilés du Liban, au début des années 1990.  Il a pris son envol dans les pays du Golfe où il a officié comme chef pour des cérémonies de mariage de plus de mille personnes. 

Pierre El Hajjar officie en cuisine.  (Photo : Marine Ernoult)

Saveurs infinies du végétal 

Après dix ans à cheval entre l’Arabie Saoudite et Dubaï, un coup de téléphone de son ami d’enfance Charbel Jreij l’a convaincu d’immigrer au Canada.  En septembre 2011, les deux amis ont atterri en famille à l’Î.-P.-É. et le rêve d’ouvrir un restaurant était déjà là.  «Gaia, c’est un aboutissement, ça reflète notre envie de relier les gens par une nourriture saine et équilibrée, faite de produits locaux», explique Charbel Jreij. 

Et les insulaires se mettent au vert.  «Avec la COVID-19, il y a des hauts et des bas, mais la communauté francophone nous a vraiment soutenus», apprécie Pierre El Hajjar.  De nombreux curieux, dont une majorité de femmes, ressortent de chez Gaia convaincus par cette cuisine gourmande sans trace de matière animale.  «Ils sont souvent surpris par la subtile explosion de saveurs, et nous demandent “c’est aussi bon que de la viande, c’est vraiment végane?”, chaque fois, c’est une petite victoire», sourit Pierre El Hajjar.  «On oublie qu’il y a des saveurs infinies dans le végétal», ajoute Charbel Jreij. 

Pierre El Hajjar et Charbel Jreij proposent une cuisine végane et végétarienne.  (Photo : Marine Ernoult) 

Innovation en cuisine 

En cuisine, c’est une aventure quotidienne.  Pierre El Hajjar et ses quatre cuisiniers ne cessent d’innover.  «J’adore ça, chaque semaine j’invente de nouvelles recettes originales», commente-t-il.  Le chef s’appuie sur un savoir-faire acquis de la cuisine traditionnelle française, mais aussi sur la science.  Pour les burgers, pas de steak, mais de la betterave.  Pour les desserts, pas de beurre ou d’œuf, mais de l’huile de coco et des graines de lin. 

Des idées plein la tête, les deux amis vont lancer des petits-déjeuners végans le samedi matin à partir de novembre.  Ils veulent également ouvrir un patio à l’extérieur l’été prochain.  Parce que leurs préoccupations écologiques ne se limitent pas à l’alimentation, ils souhaitent encourager la pratique du vélo.  Toute personne qui se présente avec un casque obtient ainsi une réduction de 10 %, et les propriétaires ont fait installer un garage à vélo devant leur restaurant.

Charbel Jreij sert les clients.  (Photo : Marine Ernoult)

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