La Voie de l'emploi - jan/fev 2016

Lucie Lamoureux-Newson a travaillé longtemps dans le domaine de l’événementiel, sur des contrats plus ou moins longs. «Les gens avaient l’impression que je changeais souvent d’emplois, mais c’était des contrats. Lorsque j’en finissais un, je devais en trouver un autre», a-t-elle expliqué récemment, dans le confort de son restaurant, Red Island Baked Potato, maintenant situé dans la plaza de Cornwall.
Le restaurant a d’abord ouvert ses portes en juin 2015 au Village d’Avonlea, qui inaugurait un nouveau concept de boutiques. «Ça s’est très bien passé. Au début, comme c’était nouveau et différent de tout ce qui se fait ailleurs, les gens hésitaient un peu, mais dès qu’ils goûtaient, ils devenaient des ambassadeurs. Vous n’imaginez pas le nombre de photos qui a paru sur facebook. Le mot s’est répandu très rapidement», a expliqué Lucie Lamoureux Newson.
Des recherches concluantes
Elle a commencé à travailler sur son entreprise au début de l’année 2015. Même si Compétences ÎPÉ n’appuie généralement pas des projets de restaurant, Lucie Lamoureux-Newson a su convaincre les gestionnaires et a été soutenue par le programme pour les travailleurs autonomes parce que son plan d’affaires était solide.
«J’ai commencé ma recherche sur les équipements et j’ai importé d’Angleterre des fours spécialement conçus pour cuire les patates au four. Puis, vers mars et avril, j’ai commencé à développer des recettes. Je peux vous dire qu’on a mangé des patates pendant cette période là.»
La saison estivale dans la région touristique où elle s’est hissée au premier rang des restaurants de Cavendish sur Trip Advisor a été fort concluante, mais en septembre, elle a dû fermer comme toutes les autres boutiques de l’endroit.
«Au départ, je voulais ouvrir à Charlottetown, mais lorsque j’ai bien étudié le marché, je me suis rendu compte que ce n’était pas ce que je voulais. J’ai finalement trouvé un endroit dans la plaza de Cornwall et je suis très contente de ma décision», a indiqué la restauratrice.
En deux mois, du 13 septembre au 16 novembre, Lucie Lamoureux Newson a fermé son commerce à Cavendish, a trouvé un nouveau local, et l’a aménagé selon ses besoins, grâce à l’aide de sa famille qui fait partie de cette belle aventure. Pour l’ameublement, elle avoue s’être tournée vers l’entrepôt d’Habitat pour l’humanité. «J’y ai trouvé les tables et les chaises, entre autres. J’ai frotté et j’ai peinturé, mais le résultat est charmant je trouve.»
Des «patates repas» garnies d’ingrédients de qualité
Le restaurant se spécialise dans les «patates repas». Selon le choix du client, la patate, cuite au four à la perfection, est présentée avec une foule de garnitures de très haute qualité, et toujours sans gluten, même la sauce à poutine.
«Les gens qui ont des intolérances au gluten n’en reviennent pas de pouvoir manger de la poutine. Et ce n’est qu’une des propositions que j’ai. Je réinvente des classiques et je suis en constante recherche. J’expérimente aussi avec les desserts et je pense à ajouter du pain à base de patate dans mon menu.»
Les patates viennent de la ferme de Randy Visser à Vernon Bridge et dans la mesure du possible, tous les ingrédients sont locaux, comme les fromages et la crème sure, un incontournable avec les patates au four. Si elle choisit des produits d’ailleurs, c’est en raison de leur réputation bien établie, comme les viandes fumées de Montréal.
Deux restos à l’été 2016
La saison hivernale bat son plein, mais le printemps et l’été ne sont qu’à quelques mois. «J’ai l’intention de garder le resto ici à Cornwall et d’y ajouter un bar laitier. Je vais aussi reprendre mon local à Avonlea Village, avec un menu composé des mets préférés de mes clients de l’été 2015. Ça va être une saison très occupée, mais j’ai ma mère Stella et mon frère Marc Antoine qui se sont joints à moi dans cette aventure. Et j’ai des employés qui sont très capables.»
Dans ses deux commerces de l’été 2016, Lucie Lamoureux Newson prévoit créer l’équivalent d’une douzaine d’emplois à temps plein, 12 emplois qui n’existaient pas avant l’été 2015.
«C’est certain que je m’affiche en français et que j’accueille les gens aussi bien en français qu’en anglais. Et les gens aiment ça. À Cavendish, on a eu des clients qui étaient soulagés de pouvoir enfin parler français. Et je vais vouloir embaucher des employés bilingues, pour augmenter le service en français», soutient la restauratrice.
Mentionnons que la page facebook de l’entreprise est très fréquentée.

Lucie a été mannequin professionnelle dans ses jeunes années. Elle sait encore se débrouiller devant un appareil photo.
- Par jacinthe Laforest