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Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Seize élèves d’Ontario, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard ont participé à un panel sur l’engagement des jeunes envers la francophonie, animé par Audrick Mofor (au centre à l’arrière) de JAFLIPE.. (Photo : Marine Ernoult)

Le jeudi 24 octobre, seize élèves francophones ont participé à Charlottetown à un panel sur l’engagement des jeunes envers la francophonie. L’évènement était organisé dans le cadre du congrès annuel de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones. Ils ont parlé de leur amour de la langue et de leur volonté inébranlable de se battre pour sa survie.

«On ne naît pas francophone, on le devient. C’est un choix de vivre en français, car on doit travailler plus fort au quotidien pour le parler», affirme le conseiller scolaire Olivier Gagnon Maheu, originaire d’Orléans en Ontario. 

L’adolescent participe, avec quinze autres de ses pairs, à une table ronde sur l’engagement des jeunes envers la francophonie, organisé par la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) à Charlottetown. 

Tous les conseillers présents témoignent d’un attachement très fort au français. Nour Harb, venue tout droit d’Ottawa, parle de la langue comme d’«un trésor».

«Il faut faire tout ce qu’on peut pour la promouvoir et la garder d’une génération à l’autre, c’est tellement facile de l’oublier et de glisser vers l’anglais», dit-elle.

«Le français se trouve au cœur de moi, c’est mon identité, ça fait partie de mes racines, ajoute à ses côtés Baraa Lamine, également d’Ottawa. Je ne cache jamais ma fierté francophone, je me bats pour la francophonie, quel que soit le contexte.»

Olivier Gagnon Maheu évoque, lui, le français comme un «cadeau» : «J’ai le sentiment qu’on est redevable et qu’on doit s’engager pour ça, que c’est à notre tour de léguer quelque chose.»

Besoin de plus d’activités culturelles

Si plusieurs élèves grandissent dans des familles anglophones ou exogames, ils revendiquent tous leur attachement à la francophonie. 

«À la maison, ça parle anglais, mais grâce à l’école et à la communauté je me considère comme francophone» appuie le Franco-Ontarien Alexandre Gaida. 

«Si on voit la langue comme un outil qui me permet de communiquer avec les autres, je suis bilingue. Mais si on me parle de ce que je suis, je suis une fière francophone», poursuit Marilou Frenette du Nouveau-Brunswick. 

Les jeunes leaders sont néanmoins conscients que tous les adolescents ne partagent pas ce même sentiment de fierté. 

«C’est parfois décourageant, on entend beaucoup parler anglais dans les corridors, certains font des efforts pour parler français, mais ce n’est pas naturel», regrette Virginie Comeau d’Ottawa.

«Quand on est jeune, on se cherche comme personne, on a beaucoup d’insécurité, c’est plus facile de s’intégrer avec la majorité des gens en anglais, renchérit Charlotte Pye de Thunder Bay en Ontario. Pour s’affirmer en français, il faut être assez fort, être correct avec la différence.»

Pour donner le goût du français à la nouvelle génération, Jacob Pilon, originaire de Cornwall en Ontario, appelle à promouvoir davantage d’activités culturelles et à offrir plus d’occasions de leadership afin d’assurer la relève. 

«Si l’on veut favoriser l’engagement, il faut être soi-même engageant, montrer comment on est capable de faire la différence», abonde dans le même sens Olivier Gagnon Maheu. 

«Ça ne peut pas être le français contre l’anglais»

Le combat pour faire vivre le français en milieu minoritaire est loin d’être gagné, mais aucun élève ne compte baisser les bras. 

«La lutte pour la francophonie m’a inculqué la persévérance. Nous sommes résilients et nous continuerons à résister», insiste Olivier Gagnon Maheu. 

Dans ce combat, les élèves ne considèrent pas l’anglais comme une menace. Nour Harb estime au contraire qu’il faut «apprendre à vivre avec» : «Le Canada n’est malheureusement pas vraiment bilingue, l’anglais reste très important pour le travail.»

«Ça ne peut pas être le français contre l’anglais. On défend le français parce qu’on l’aime, qu’on veut le garder, on se fiche d’être les plus gros dans la game», complète Olivier Gagnon Maheu.

Au-delà de la défense de la francophonie, l’insulaire Isabella El Khoury, scolarisée à l’École François-Buote, rappelle l’importance d’utiliser le français dans toutes les causes. 

«La langue m’aide à défendre mes valeurs, que ce soit contre la guerre, pour protéger l’environnement ou supporter les droits LGBT», conclut-elle.    

2-Panel.jpgLe panel sur l’engagement des jeunes envers la francophonie, organisé par la FNCSF, a eu lieu le 24 octobre à Charlottetown. (Photo : Marine Ernoult)



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