Le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard sera dorénavant cogéré par les premières Nations mi’kmaq de la province. Une entente historique a été signée en ce sens mardi 1er octobre. Dans les prochains mois, un comité de gestion collaborative sera mis sur pied.
Les Premières Nations mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.‑P.‑É.) seront désormais étroitement associées à la gestion des sites administrés par Parcs Canada dans la province.
Le mardi 1er octobre, Parcs Canada a signé avec le gouvernement autochtone de l’île une entente qui officialise une nouvelle structure de gouvernance partagée. Il s’agit de la première annonce de cogestion à l’échelle de toute une province.
En 2017, l’agence fédérale avait reçu un mandat d’Ottawa pour négocier des accords et faire progresser la réconciliation avec les Premières Nations des Maritimes qui ont signé des traités de paix et d’amitié.
L’entente actuelle s’appelle Toquktmekl, qui veut dire «s’attaquer ensemble à des projets» dans la langue des Mi’kmaq. Elle prévoit la création d’un conseil de cogestion de cinq personnes au sein duquel siégeront des représentants des Premières Nations d’Abegweit et de Lennox Island.
Ils pourront participer à la planification, à la gestion, à l’exploitation et à la surveillance du patrimoine culturel et naturel des sites administrés par Parcs Canada.
«Toquktmekl nous permet de progresser sur la voie d’une véritable réconciliation en reconnaissant les racines profondes et étendues que nous avons, en tant que Mi’kmaq, avec nos terres traditionnelles», se réjouit dans un communiqué le chef Roderick Gould Jr, de la Première Nation d’Abegweit.
Officialiser de vieilles relations
«C’est une étape importante qui favorise la progression de l’autodétermination et de l’autonomie des Mi’kmaq. Ça permet de rétablir notre rôle d’intendants sur nos terres», poursuit l’organisme mi’kmaq L’nuey, dans une réponse par courriel.
Du côté de Parcs Canada, la conseillère en relations autochtones, Lauren Gauthier, considère que «c’est un moyen de reconnaître et de respecter les droits des Mi’kmaq insulaires.»
Ce partenariat donne un «caractère formel» à des relations de collaboration et de travail qui existent depuis des années, selon l’employée de Parcs Canada.
Elle cite, entre autres, le programme de surveillance des espèces en voie de disparition ou encore l’initiative Promesse au parc pour sensibiliser le public à l’importance de préserver l’environnement. Les deux sont menés de concert avec les communautés autochtones.
Les Premières Nations d’Abegweit et de Lennox Island ont également joué un rôle de premier plan dans la création, plus tôt cette année, de la nouvelle réserve de parc national de Pituamkek.
Ottawa promet d’investir 107 millions de dollars au cours des douze prochaines années pour la protection d’un chapelet d’îles-barrières de 50 kilomètres sur la côte nord-ouest de l’île.
À l’avenir, l’organisme L’nuey insiste, dans son courriel de réponse, sur l’importance de veiller «à ce que les connaissances et les pratiques traditionnelles des Mi’kmaq soient prises en compte dans l’utilisation et la protection des terres pour le bien des générations futures.»
Lauren Gauthier, conseillère en relations autochtones pour Parcs Canada à l’Î.-P.-É., rappelle que Parcs Canada entretient des relations de travail depuis des années avec les communautés autochtones de la province. (Photo : Parcs Canada)
Des panneaux explicatifs consacrés à la culture mi’kmaq sont installés sur les sentiers du Parc national. (Photo : Parcs Canada)