Officiellement, les centres de la petite enfance francophones ne sont pas associés aux zones scolaires. Cependant, l’expérience montre que certains parents s’attendent à ce que leurs enfants entrent à la même école que les amis qu’ils se sont faits au CPE.
Lors de la consultation de Summerside sur les zones scolaires, Jill et Hugo LeBlanc, deux parents qui habitent dans la zone de l’École Saint-Augustin et qui ont plutôt choisi l’École-sur-Mer pour leurs enfants, ont mentionné que, puisque leurs enfants avaient été au CPE du Jardin des étoiles, il était naturel pour eux de penser que leurs enfants seraient automatiquement admis en maternelle à l’ÉSM.
La question a été soulevée à nouveau dans la rencontre de Charlottetown, cette fois par Emile Gallant, directeur général du Carrefour de l’Isle-Saint-Jean. «Je pense qu’il faut que la CSLF discute avec le préscolaire. Ce n’est pas évident pour tout le monde que même si tu vas dans un certain CPE, ça ne veut pas dire que tu seras admis dans l’école qui est juste à côté», a-t-il lancé aux personnes présentes.
Les dirigeants de la CSLF ont réaffirmé que les CPE n’étaient pas régis par des zones, surtout parce que, de toute façon, ce sont les parents qui y conduisent les enfants.
Erika MacLean, présidente du comité de parents de l’École Saint-Augustin, croit que, pour la plupart, les parents choisissent un CPE qui est près de leur lieu de travail. «J’habite entre Rustico et Charlottetown et je travaille à Charlottetown. Pour moi, ça n’aurait pas été pensable de faire 15 minutes vers Rustico pour revenir sur mes pas et me rendre au travail. Et le soir, être à l’heure pour la fermeture du CPE. Je pense que c’est ce que la majorité des parents font», a-t-elle suggéré.
Cela étant dit, elle est d’avis qu’une campagne d’information sur la différence entre le territoire des CPE et les zones scolaires pourrait éviter de la confusion au moment de l’inscription à l’école.
Le secteur du préscolaire est également une partie importante du modèle des centres scolaires et communautaires qui a été adopté, en général, dans les communautés francophones situées dans des régions majoritairement anglophones.
Ce modèle a des avantages et certains inconvénients aussi. Par exemple, l’idée d’ouvrir une école élémentaire francophone pour la région de Charlottetown-Stratford a été mentionnée lors des consultations et, chaque fois, Brad Samson, directeur des services administratifs et financiers, a brossé le même portrait.
«Admettons qu’on décide de séparer l’élémentaire du secondaire. Puisqu’on a les salles de métier, la mécanique, le bois, les arts ménagers, les laboratoires de sciences et la salle de musique, ça serait logique de garder le secondaire au Carrefour et de déménager l’élémentaire. Mais à l’autre bout, on a le CPE qui reste isolé. Et on a la composante communautaire qui perd un lien privilégié avec les parents de l’élémentaire, pour les «Voir Grand», etc.», a-t-il résumé.
Le modèle de la maternelle à la 12e année, et même, dans ce contexte, de 1 an jusqu’à 18 ans, est-il toujours viable? Cette question déborde du débat sur les zones scolaires, mais est au cœur du débat sur la meilleure utilisation possible des ressources.