À moins de cent jours des Jeux d’hiver du Canada à l’Île-du-Prince-Édouard, Michelle Blanchard, coordinatrice pour les langues officielles et la sensibilisation communautaire, nous parle des défis de préparer un événement bilingue et des obligations qui incombent aux organisateurs.
Michelle Blanchard, coordinatrice pour les langues officielles et la sensibilisation communautaire dans l’équipe organisatrice des Jeux d’hiver du Canada 2023, nous parle du mandat de préparer un événement dans les deux langues officielles.
Est-ce un défi d’organiser un événement bilingue à l’Île-du-Prince-Édouard?
Il existe une longue tradition des langues officielles au sein des Jeux du Canada. L’événement existe depuis 1967, on ne part pas de zéro, on bénéficie de l’expérience de toutes les autres villes avant nous. Mais c’est vrai que le bilinguisme est un défi à l’Île-du-Prince-Édouard, car nous sommes une communauté francophone en milieu minoritaire. Pour l’instant, on remplit nos objectifs, et on respecte le bilinguisme dans tout ce qu’on fait. L’équipe responsable de l’organisation, qui compte plusieurs personnes bilingues dans ses rangs, prend cettemission très à cœur. On sait que le Commissariat aux langues officielles nous surveille.
Quelles sont vos obligations vis-à-vis des langues officielles?
Il faut que toute la documentation et toutes les communications publiques soient dans les deux langues de façon simultanée. Sur les médias sociaux, toutes nos publications doivent être bilingues. L’anglais ne doit jamais apparaitre avant le français.
Sur les sites des compétitions et du festival, l’animation et les annonces publiques devront être également en anglais et en français. On diffusera sans interruption 100 heures par semaine d’animation bilingue sur le site internet des Jeux. La francophonie devra être partout, on devra réellement créer une atmosphère qui reflète le bilinguisme.
Nous avons embauché une traductrice pour mener à bien les traductions les plus importantes. Pendant la période des Jeux, elle sera au centre des médias, car il faudra publier un communiqué de presse bilingue chaque jour.
Toute personne présente durant les Jeux devra pouvoir être servie dans la langue officielle de son choix. C’est pour cela que nos bénévoles bilingues seront placés à des points stratégiques : au kiosque d’informations, auprès des équipes d’athlètes du Québec et du Nouveau-Brunswick. Mais tous les bénévoles seront formés à dire quelques mots en français. Ils pourront se servir de petites phrases présentes dans leur manuel du bénévole, pour orienter la personne vers quelqu’un de bilingue.
Justement, au niveau des bénévoles, avez-vous réussi à recruter assez de personnes bilingues?
Nous avions un quota de 10 % de bénévoles bilingues sur les 5 000 que l’on doit recruter, et on l’a dépassé. Nous en avons exactement 527. Je suis sûre que le nombre va encore augmenter avec la flamme qui est arrivée à Borden-Carleton le 17 octobre dernier et qui a été allumée. Son parcours à travers l’île va susciter l’engouement. Plus les jeux seront visibles dans les communautés, plus des gens vont s’inscrire et se mobiliser.
D’ici deux semaines, nous lançons également une nouvelle campagne de recrutement avec trois visages de francophones connus dans la communauté. On a pris cette décision, car il a été prouvé que les francophones ne se sentaient pas assez représentés sur nos affiches et dans nos annonces.