L’opposition veut une enquête publique sur la réponse du gouvernement face à la tempête post-tropicale Fiona. Le Parti vert estime notamment que les personnes âgées et handicapées n’ont pas bien été prises en charge. Il critique aussi la gestion des lignes d’urgence.
Le Parti vert de l’Île-du-Prince-Édouard réclame une enquête publique sur la gestion de l’après-Fiona par le gouvernement provincial. L’ouragan a frappé la région atlantique le 24 septembre dernier, provoquant un demi-milliard de dommages et une panne d’électricité généralisée sur l’île.
«Il semble qu’il y ait eu des défaillances dans des domaines clés. On a besoin d’un commissaire pour enquêter sur ce qui n’a pas fonctionné, explique Karla Bernard, députée verte de Charlottetown-Victoria Park. Je comprends qu’on soit encore dans le désastre, mais on doit maintenant demander des comptes au gouvernement.»
Le Parti vert estime notamment que les personnes âgées et handicapées ont été abandonnées après Fiona. «Les aînés ont été laissés dans le noir. Ils n’avaient pas de nourriture chaude, pas de téléphone, pas de quoi réfrigérer leurs médicaments, regrette Karla Bernard. Le gouvernement leur a seulement donné des sacs pour qu’ils puissent enlever la nourriture de leur réfrigérateur.»
Sous-investissement dans les foyers de soins
L’élue s’inquiète également de l’état de détérioration des foyers de soins gérés par la province, dont certains ont été privés de courant pendant douze jours. «Ces bâtiments publics, parfois très vieux, sont mal entretenus depuis des années, et Fiona a aggravé la situation en endommageant les toits et en provoquant des fuites d’eau», détaille-t-elle.
Un autre point sur lequel les Verts veulent des réponses, ce sont les lacunes des systèmes de communication, et notamment du service d’urgence 911, «en panne pendant plusieurs jours», selon Karla Bernard.
Les heures d’attente faites par de nombreux habitants pour obtenir l’aide financière de la Croix-Rouge (250 dollars) sont également dans le viseur du parti d’opposition officielle. «Ça a donné aux gens le sentiment d’être des fraudeurs, alors qu’ils en avaient le plus grand besoin», affirme Karla Bernard.
Enquête de l’Assemblée législative
La députée se pose aussi la question du coût d’enfouissement des lignes électriques, alors que plus de vingt jours après le passage de Fiona, il y a toujours une centaine de clients de Maritime Electric sans courant. «Avec les changements climatiques, on doit vraiment réfléchir à moderniser nos infrastructures», souligne-t-elle.
De son côté, le Premier ministre, Dennis King, s’est dit prêt à tenir une enquête publique : «Fiona a été la chose la plus catastrophique que nous ayons jamais eue à affronter, alors nous allons faire un examen en profondeur sur ce que nous avons fait».
En attendant, le Comité permanent de la santé et du développement social de l’Assemblée législative a pris les devants en convoquant des représentants de l’organisation des mesures d’urgence, du ministère du Logement, de Maritime Electric, et de la Croix-Rouge canadienne.
L’objectif du Comité est de recueillir l’ensemble des témoignages avant la prochaine session de l’Assemblée législative, le 1er novembre. «On a encore beaucoup de choses à apprendre si l’on veut être prêt en prévision de la prochaine tempête qui pourrait être encore plus puissante», insiste Karla Bernard.