Communauté
10 février 2015
Le 11 février 2015

Cindy Robichaud, nouvelle propriétaire de Kelly’s Flower Shoppe, à Summerside, discute avec Réjeanne Arsenault du projet «Le Français : Une valeur ajoutée» mené par La Belle-Alliance.


La Belle-Alliance, qui appuie le développement de la communauté acadienne et francophone de la grande région de Summerside et Miscouche et même au-delà, a entrepris l’automne dernier un projet pour valoriser l’usage du français dans les commerces de Summerside.  

«Le projet s’intitule “Le français : Une valeur ajoutée”.  Notre grand but, c’est d’augmenter les services en français dans les commerces de la ville, et nous voulons que les entrepreneurs réalisent que c’est bon pour eux.  Nous ne voulons rien imposer à personne», explique Béatrice Caillié, directrice de La Belle-Alliance.  

Le projet se déroulera en deux phases.  La première phase, d’octobre 2014 à mars 2015, est coordonnée par Réjeanne Arsenault, elle-même entrepreneure.  «Dans la ville de Summerside, nous avons identifié environ 200 commerces et organismes qui pourraient offrir des services en français.  Aux fins du projet, nous en avons ciblé une soixantaine», explique Réjeanne Arsenault.  

Le gros de son travail consiste à rencontrer les entrepreneurs.  «Je fais un contact initial pour leur expliquer le projet et je les invite ensuite à remplir notre petit sondage en ligne.  Ça ne leur demande pas beaucoup de temps et ça nous permet, à nous, de saisir ce qui les aiderait à offrir plus de services en français», explique Réjeanne Arsenault.  

Les francophones sont toujours contents de trouver des articles en français, dans les commerces qu’ils fréquentent, et de se faire répondre «de rien», quand ils disent «merci beaucoup».  

«Moi, lorsque je trouve des articles écrits en français dans les commerces, je les achète, car je sais que je pourrai les utiliser.  Et quand je m’informe sur la chance que le commerce en reçoive d’autres, on me répond que c’était une erreur et qu’on n’en recevrait plus.  Nous voulons changer cela et leur faire réaliser qu’il y a une clientèle pour ces articles», raconte Béatrice Caillié.  

Jusqu’à présent, Réjeanne Arsenault a rencontré plus de la moitié des commerces ciblés et la réception au projet est très bonne.  L’excellente réputation du Centre Belle-Alliance et son rayonnement dans la ville jouent en faveur du projet.  

Les commerçants de Summerside seront sondés

«Grâce aux réponses des commerces à notre sondage, nous pourrons savoir comment on pourrait les aider, de quels outils ils auraient besoin, et les aider à les acquérir.  Quand on parle de service, ça peut être par du personnel bilingue, mais ça peut être aussi un petit étalage de produits français, ou un affichage bilingue», dit Réjeanne Arsenault

Cindy Robichaud vient d’acheter le commerce de Kelly’s Flower Shoppe, au centre-ville de Summerside.  Pour elle, ce projet tombe à point.  «Je fournis des fleurs pour de nombreuses funérailles dans la région Évangéline et souvent, on me demande de mettre des messages en français sur les cartes.  Ça m’aiderait, par exemple, d’avoir une liste de messages en français, que les gens pourraient choisir, et que je pourrais transcrire sans faute», dit la nouvelle propriétaire, qui a, par ailleurs, une employée bilingue, en la personne d’Élise Arsenault.  

À l’Île-du-Prince-Édouard, il y a au moins 17 000 personnes qui sont bilingues, et pendant la saison touristique, ça augmente considérablement.  «Dans mon entreprise touristique, à Cap-Egmont, je reçois beaucoup de visiteurs et souvent, ils me demandent de leur recommander des endroits pour manger ou loger à Summerside.  Si je sais qu’il y a des services en français à tel endroit, je vais certainement les recommander», dit Réjeanne Arsenault.  

Elle comprend par ailleurs que certains commerces hésitent à s’afficher «bilingue», surtout si leur service dépend d’une seule personne qui n’est pas toujours là.  «Ils ont peur que ça se retourne contre eux.  Mais nous pouvons les aider à avoir une attitude amicale et accueillante qui donnera au client francophone le sentiment qu’on fait l’effort de le servir.  Parfois, c’est tout ce qu’il faut», dit Réjeanne Arsenault.  

Après cette phase initiale de contact avec les commerces, le projet s’adressera à la communauté des clients francophones.  «Nous allons faire plusieurs initiatives et, entre autres, dans nos événements, nous allons faire circuler des cartes de commentaires, pour encourager les gens à nommer un commerce où ils sont allés et où ils ont trouvé des produits et des services en français», explique Béatrice Caillié.  

Cette phase du projet devrait prendre fin vers la fin du mois d’août 2015 et sera coordonnée par Hervé Poirier.  

Le projet «Le français : Une valeur ajoutée» est financée par Patrimoine canadien et La Belle-Alliance compte sur deux partenaires, RDÉE ÎPÉ et la Coopérative d’intégration francophone.  


Cindy Robichaud, nouvelle propriétaire de Kelly’s Flower Shoppe et son employée bilingue, Élise Arsenault.

- Par Jacinthe Laforest

Abonnez-vous à La Voix acadienne pour recevoir votre copie électronique ou la version papier

Communauté