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12 janvier 2016
Le 13 janvier 2016

Dans la salle de la fournaise au Centre Belle-Alliance, Dick Arsenault connait bien le système électronique qui lui indique s’il faut ajuster des choses. 

En entrant dans une école, un hôpital ou une résidence pour les personnes âgées, on tient pour acquis que le chauffage soit bien équilibré, surtout dans les mois d’hiver.  La réalité de la chose, c’est qu’il y a des individus qui s’assurent, tous les jours, que la température demeure idéal pour tout le monde.  

Pendant longtemps, c’était uniquement l’huile qui réchauffait les établissements publics, mais c’est en train de changer.  Oui, l’huile est encore utilisée, mais plutôt comme chauffage d’appoint en cas d’urgence, car l’avenir semble favoriser le chauffage à la biomasse.

Jusqu’à présent, plus de 15 édifices publics ont installé une nouvelle fournaise à la biomasse et il y en a une dizaine de plus qui est prévue.  ACFOR Energy est l’une des entreprises locales qui s’occupent de l’installation et de la gestion de ces nouvelles fournaises et les copropriétaires sont Mathieu LeBlanc du Nouveau-Brunswick et Dick Arsenault d’Abram-Village.  

À l’Île-du-Prince-Édouard, Dick Arsenault ainstallé sa première fournaise en 2009 à l’école Évangéline et est bien occupé depuis. 

«Le chauffage à la biomasse est plus écologique et économique», explique Dick Arsenault, lors d’une entrevue au site de la nouvelle fournaise du Centre Belle-Alliance à Summerside.  «C’est beaucoup moins cher qu’avec l’huile seulement.  C’est moins polluant et nous coupons notre propre bois avec une méthode qui ne détruit et n’élimine pas les forêts», soutient Dick Arsenault. 

Ces fournaises à la biomasse utilisent des copeaux de bois pour fonctionner.  Lorsqu’il fait froid dehors, il faut plus de copeaux pour réchauffer la bâtisse et lorsque c’est en plein milieu de l’été, il ne faut pas remplir le bassin trop souvent. 

Les copeaux sont obtenus des bois de l’Île-du-Prince-Édouard, normalement sur les lots de terre de propriétaires qui veulent déboiser et améliorer leur forêt pour les années à venir.  ACFOR Energy utilise la méthode d’éclaircissement sans faire de coupes à blanc.  Pour leurs propres besoins en copeaux de bois, ils sélectionnent les arbres plus vieux et de moins grande qualité, car cela fait l’affaire.  

Morgan Arsenault est employé d’ACFOR Energy depuis deux ans.  Presque tous les jours, il se met au volant d’une machine forestière de marque PONSSE et fait le triage d’arbres.  Dernièrement, il est dans des bois de Saint-Raphaël. 

«Je fais très attention à tous les arbres que j’ai besoin de couper», explique le travailleur capable de manipuler la machine plus facilement qu’un jeu vidéo.  «Il faut laisser à peu près dix pieds de circonférence autour des arbres, pour leur donner plus d’espace pour pousser.  J’identifie quel arbre est bien positionné et qui semble en bonne santé et je ne le touche pas.  Il y a toujours un triage qui se fait».

De la forêt, les arbres utilisés sont ensuite transférés à une usine où ils sont transformés en copeaux de bois.  Un deuxième travailleur remplit les bassins de copeaux, là où il y en a de besoin.     

Réduction en pollution atmosphérique

Selon les statistiques dévoilées par le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard, depuis 2012, la biomasse a remplacé 2,4 millions de litres de mazout à l’Île, permettant ainsi de réduire les gaz à effet de serre de 6 500 tonnes et d’économiser plus de 200 000 $.  Pour l’année 2016, ces chiffres vont augmenter. 

«La biomasse, qui constitue actuellement environ 10 % du portefeuille énergétique de l’Île-du-Prince-Édouard, est disponible ici même et continuera de jouer un rôle important dans notre éventail de sources d’énergie renouvelable», a indiqué la ministre des Transports, de l’Infrastructure et de l’Énergie, Paula Biggar. 

Mathieu LeBlanc, spécialiste de la gestion forestière, veut conscientiser le plus de monde possible aux bienfaits du chauffage à la biomasse.  Il fait souvent des présentations afin de mieux informer le public au sujet du chauffage à la biomasse.

«Si les forêts sont gérées de façon durable et qu’il y a une bonne planification, les copeaux de bois qui servent de biomasse constituent une ressource renouvelable et inépuisable», précise M. LeBlanc.  «L’éclaircissement sélectif des forêts alimentant la biomasse permet de réduire la surpopulation près des arbres supérieurs, d’améliorer l’accès à la lumière et à l’eau et d’améliorer la santé des forêts».

Les fournaises installées pour le chauffage à la biomasse appartiennent à ACFOR Energy et un contrat à long terme est fixé avec le responsable de l’établissement pour louer la chaleur. 

«Tous les matins, je me lève vers 5 h afin de vérifier l’état des fournaises», reprend Dick Arsenault.  «Le tout est fait électroniquement.  Lorsqu’il y a des problèmes, je reçois un courriel immédiatement et je suis capable de voir ce qui se passe.  C’est très efficace comme processus.  Surtout que nous avons des endroits publics importants, comme des écoles et des hôpitaux, c’est important de toujours garder un œil sur l’état des choses».

Les copropriétaires Mathieu LeBlanc et Dick Arsenault sont toujours heureux de répondre aux questions du public et peuvent être joints par le biais de leur site Web www.acforinc.com. 


Dick Arsenault et Mathieu LeBlanc, propriétaires de ACFOR Energy, suivent de près toutes les étapes.  Conscients de l’environnement, ils ne coupent pas tous les arbres et utilisent des techniques de préservation et d’épanouissement des forêts acadiennes.


Le conducteur Morgan Arsenault choisit soigneusement les arbres qu’il va couper.








Dick Arsenault dans la salle de la fournaise au Centre Belle-Alliance.

- Par Nick Arsenault



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