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24 January 2021

Le 24 janvier 2021

- Marine Ernoult / Initiative de journalisme local - APF - Atlantique

Jean-Paul et Elva Arsenault partent d’habitude en Floride à Fort Myers durant l’hiver. Cette année, à cause de la COVID-19, ils ont fait le choix de rester à l’Île. (Photo : Gracieuseté)

 

Depuis des années, les snowbirds des Maritimes fuient les rigueurs de l’hiver canadien. Les retraités ont l’habitude de se réfugier pendant plusieurs mois dans la chaleur du Sud, aux États-Unis ou dans les Caraïbes. Mais cette année, la COVID-19 a contrecarré leurs plans.

 

Alan et Darlene Arsenault ont longtemps hésité. Mais pour la première fois en sept ans, ils n’iront pas aux États-Unis cet hiver. «C’était très difficile comme décision, on voulait vraiment y aller. On espérait tellement que la situation s’améliore», confie Alan Arsenault qui habite en Nouvelle-Écosse. À 58 ans, le retraité a l’habitude de vivre pendant six mois, de novembre à avril, à St. Petersburg (Floride). Avec son épouse, ils y ont même acheté une maison mobile en 2013. Là-bas, le couple apprécie les températures douces, l’absence de neige, et surtout les relations sociales nouées au fil du temps. «On s’est fait plein d’amis. Moi, je joue au hockey, je vais voir beaucoup de matchs», raconte Alan Arsenault. «Mais cette année, on reste ici, on a même acheté des pneus d’hiver pour nos véhicules», ajoute-t-il en gardant le sourire.

 

La décision de rester à l’Île-du-Prince-Édouard a également été douloureuse pour le père Eddie Cormier qui a passé les neuf derniers hivers en République dominicaine. «Le froid, la glace, j’aime pas beaucoup ça, j’ai une mobilité réduite. C’est difficile pour moi», confie l’octogénaire. Tous les ans pendant deux à trois mois, il loue un appartement près de Puerto Plata pour profiter de la chaleur et de la mer. Le retraité a aussi appris l’espagnol et tissé des liens forts avec des gens sur place. «Encore la semaine dernière, j’étais en Zoom pendant plus d’une heure avec des connaissances là-bas, je reste tout le temps en contact», témoigne-t-il.

 

«Trop risqué pour ma santé»

 

Cette année, la COVID-19 a eu raison des vacances au soleil des snowbirds. «Il y a beaucoup trop de cas aux États-Unis, on ne voulait pas prendre la chance de tomber malade», explique Alan Arsenault. 

 

«Sans compter que les hôpitaux sont pleins et les assurances hors de prix.» Un avis partagé par le père Eddie Cormier : «C’était trop risqué pour ma santé de voyager.» 

 

Jean-Paul Arsenault, lui, n’a pas songé une seule minute à se rendre en Floride. Le snowbird a préféré s’en tenir aux recommandations d’Affaires mondiales Canada. «On n’a pas vraiment le choix, les voyages à l’étranger sont déconseillés par les gouvernements fédéral et provincial, on respecte ça, dit le retraité. En plus, aux États-Unis les règles ne sont pas aussi bien respectées qu’ici.»  Depuis six ans, le sexagénaire loue une maison mobile avec sa femme à Fort Myers (Floride) pour s’adonner à sa passion : le vélo. «On avait même vendu nos skis de fond, on ne pensait plus en avoir besoin un jour», raconte-t-il. Déjà, quand la pandémie a éclaté au printemps dernier, le couple a dû rentrer précipitamment à l’Île. Trois jours de route dans une ambiance «bizarre», avec des autoroutes «vides à New York».

 

«On n’arrêtera pas de voyager»

 

Coincés au Canada, les snowbirds tentent de relativiser. «J’apprécie la vie à l’Île, je suis conscient de la liberté qu’on a ici», observe Jean-Paul Arsenault, qui multiplie les activités hivernales. Entre les raquettes, «offertes à Noël par ses enfants», le vélo stationnaire et la marche, «ça se passe bien». Alan Arsenault ne regrette pas non plus son choix : «On est plus en sécurité dans les Maritimes.» «Pour l’instant, la température n’est pas si pire, on n’a pas eu beaucoup de neige et on réussit à se tenir occupé avec le gym et les marches», partage-t-il.

 

«Ce n’est pas si grave», abonde le père Eddie Cormier. «Je passe le temps en jouant aux cartes et en suivant les nouvelles.» Tous espèrent pouvoir retourner dans le Sud l’automne ou l’hiver prochain. «Peut-être déjà une ou deux semaines en juin», glisse Alan Arsenault. «Tout dépendra des vaccins, des règlements dans chaque pays mais on n’arrêtera pas de voyager, ça c’est sûr», prévient Jean-Paul Arsenault. 

 

Le père Eddie Cormier a passé les neuf derniers hivers en République dominicaine. «Le froid, la glace, j’aime pas beaucoup ça, j’ai une mobilité réduite. C’est difficile pour moi», confie-t-il. (Photo : Archives de La Voix acadienne)

 

Alan et Darlene Arsenault ont longtemps hésité, mais cet hiver, ils ont fait le choix de ne pas aller en Floride. «Il y a beaucoup trop de cas aux États-Unis, on ne voulait pas prendre la chance de tomber malade», explique Alan Arsenault. (Photo : Gracieuseté)

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